Coupe du monde 2018 : le journaliste qui a révélé le scandale du dopage russe se voit refuser son visa pour la Russie
La demande de visa du reporter a été refusée au motif qu'il figure sur une liste de "personnes indésirables" en Russie.
Il est désormais persona non grata en Russie. Le reporter allemand Hajo Seppelt, qui a révélé un vaste scandale de dopage dans le sport russe, s'est vu refuser l'entrée dans le pays pour la Coupe du monde de football, du 14 juin au 15 juillet. Il l'a annoncé au SID, filiale sportive de l'AFP, jeudi 10 mai.
"Manifestement, la découverte du système de dopage d'Etat a une telle portée que la Russie pense devoir prendre de telles mesures. Cela parle pour soi", a-t-il dénoncé.
La demande de visa du journaliste, déposée par la chaîne allemande SWR - pour laquelle il devait couvrir le Mondial - a été refusé au motif qu'il figure sur une liste de "personnes indésirables" en Russie. Aucun motif précis n'a été donné pour justifier ce refus, selon le SID.
La Fifa soutient le journaliste
"Cela tient naturellement au fait que nous disons des choses critiques sur la Russie, que nous avons levé le voile en 2014 sur le système de dopage étatique russe", a déclaré le journaliste sur le site de la chaîne publique ARD, à laquelle appartient SWR. "Ça semble vraiment être comme une des conséquences" de ses reportages sur le dopage, a-t-il affirmé.
"Je ne peux qu'espérer que les responsables politiques (russes) vont reconsidérer leur décision", a indiqué de son côté Volker Herres, le directeur des programmes d'ARD. Quant à la Fifa, elle a assuré avoir validé la demande d'accréditation du journaliste.
Le documentaire de Hajo Seppelt, Dopage confidentiel: comment la Russie fabrique ses vainqueurs, avait été diffusé sur l'ARD en décembre 2014. Il évoquait, témoignages à l'appui, un système de dopage généralisé dans l'athlétisme. Le document, qui avait fait grand bruit, avait conduit à une première commission d'enquête par l'Agence mondiale antidopage (AMA). Il avait été suivi de plusieurs autres reportages, entre août 2015 et juin 2016, qui accusaient la Russie de continuer à enfreindre les règles.
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