VIDEO - Rencontre avec Ghislaine Royer-Souef, pionnière du football féminin français
Des matchs «exhibition » à Reims aux tournées mondiales, Ghislaine Royer-Souef a connu les débuts du football féminin français.
"Mais oui, les femmes jouent aussi au football". Et c’est précisément ce qu’à décidé de faire Ghislaine Royer-Souef dès son plus jeune âge. Elle a fait partie de ces premières joueuses de football à une époque où l’association "femme-ballon" n’avait rien d’évident.
Des débuts en dents de scie
L’idée de voir des femmes jouer avec un ballon naît, en 1968, dans la tête du journaliste Pierre Geoffroy qui souhaite organiser un match de filles lors d’une kermesse rémoise. Ni une, ni deux, Ghislaine Royer se lance dans l’aventure car elle se considère comme "une fille qui aime le sport". L’expérience se reproduit à plusieurs reprises lors de "matchs exhibition" et les filles parcourent bientôt la France du Nord au Sud en passant vers l’Ouest.
Pourtant, si l’initiative est répétée, les premières footballeuses ne reçoivent pas de soutien de la Fédération Française de Football. Pour Ghislaine Royer-Souef, les dirigeants de l’époque étaient "des gens d’un certain âge, [aux] idées un peu étroites et qui ne voulaient pas entendre parler du football féminin". C’est finalement la menace de voir les footballeuses françaises jouer dans une fédération créée par les Italiens qui fera évoluer leur situation vers une reconnaissance officielle en 1970.
Des avis critiques
Avec la reconnaissance de leur statut, les Françaises se mettent alors à parcourir le monde. Malgré cela, certaines mentalités ont du mal à se faire à leur condition de "femmes actives". "Les filles c’était la femme au foyer et puis il fallait qu’elles disent rien, qu’elles fassent la vaisselle, qu’elles s’occupent des gosses", explique l’ancienne milieu de terrain.
Certains médias et journalistes entretiennent ce climat mais ce n’est pas ce à quoi aspire Ghislaine Royer-Souef et ses coéquipières. "Ce n’était pas ce qui nous plaisait, on avait envie de vivre notre vie et notre passion", confie-t-elle. Elle avoue donc avoir fait contre mauvaise fortune bon coeur et s’être pliée à des entretiens où on souhaitait, avant tout, mettre en avant son image de femme.
Des anecdotes qui font sourire Ghislaine Royer-Souef quand elle voit l’essor pris par le football féminin aujourd’hui. Celle qui a raccroché les crampons en 1982, ne regrette rien, pas même l’absence de revenus pour la pratique du sport qui lui est cher.
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