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Mondial 2019 : ce qu'il faut retenir du quatrième sacre des footballeuses américaines qui ont battu les Pays-Bas (2-0) en finale

Tenantes du titre, les Etats-Unis ont tué le match à l'heure de jeu en inscrivant deux buts coup sur coup. 

Article rédigé par Raphaël Godet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Des joueuses américaines après leur victoire en Coupe du monde, le 7 juillet 2019 à Lyon. (SEBASTIAN GOLLNOW / DPA)

Et à la fin, c'est comme presque à chaque fois les Etats-Unis qui gagnent. Les Américaines ont remporté leur quatrième Coupe du monde féminine de football, dimanche 7 juillet, en battant les Pays-Bas (2-0) en finale. Plutôt gênées en première période, les tenantes du titre ont fait la différence à l'heure de jeu en marquant deux buts en huit minutes sur la pelouse du Groupama Stadium de Lyon. C'était pile au moment où les Néerlandaises commençaient à avoir de plus en plus de mal à tenir le rythme. Après 1991, 1999 et 2015, la "Team USA" inscrit donc 2019 à son palmarès déjà immense.

Le fait du match

Depuis le début du tournoi, les Américaines étaient toujours parvenues à ouvrir le score avant la 12e minute de chaque match. Mais pas en finale. Elles ont cette fois attendu l'heure de jeu pour prendre l'avantage au score. On jouait la 62e minute lorsqu'Alex Morgan s'est écroulée dans la surface de réparation sur un pied haut néerlandais. Stéphanie Frappart, l'arbitre française de la rencontre, a demandé la VAR, histoire de s'assurer qu'il y avait bien faute. Penalty accordé et penalty transformé par l'inévitable Megan Rapinoe (1-0). Les Néerlandaises avaient encore la joue rouge quand, huit minutes plus tard, la jeune Américaine Rose Lavelle trompait la gardienne du pied gauche après avoir transpercé la défense (2-0).

Le reste du match

Les deux finalistes ont mis un peu de temps à se libérer de l'enjeu. Imaginez donc : les spectateurs du Groupama Stadium de Lyon ont dû patienter jusqu'à la 27e minute pour voir la première véritable occasion de la partie : un gros parpaing lâché par l'Américaine Julia Ertz mais parfaitement boxé par la gardienne des Pays-Bas, Sari van Veenendaal. Côté Bataves, la première frappe de la rencontre n'est arrivée... que dans les arrêts de jeu de la première mi-temps. Et encore, elle n'était pas cadrée. Dominatrices dans le jeu, les Américaines ont petit à petit pris le dessus sur les "Oranje" qui disputaient là leur première finale de Coupe du monde. Ce travail d'usure a donc fini par payer en seconde période : elles auraient même pu inscrire d'autres buts, notamment si Tobin Heath avait réussi son dernier geste à la 70e minute. 

La joueuse du match 

Tout dépend de quel côté on se place. La gardienne néerlandaise Sari van Veenendaal a largement fait son match en multipliant les arrêts lorsque sa défense paraissait un peu submergée par les attaques américaines. Si les "Oranje" n'ont craqué qu'à l'heure de jeu, c'est en grande partie grâce à leur portière qui évolue à Arsenal.

La gardienne des Pays-Bas, Sari van Veenendaal, en finale de la Coupe du monde de football, le 7 juillet 2019, à Lyon (Rhône). (JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP)

Difficile malgré tout de ne pas saluer la performance de Megan Rapinoe. Après avoir marqué deux buts en huitièmes de finale et deux en quarts, la capitaine américaine a encore une fois été décisive en transformant le penalty qui a permis à son équipe d'ouvrir le score à la 61e minute. "Pinoe", comme on la surnomme, termine du même coup co-meilleure buteuse de la compétitionavec six buts, à égalité avec sa coéquipière Alex Morgan et l'Anglaise Ellen White.

Ce n'est pas tout : en plus d'avoir été désignée Soulier d'or, Megan Rapinoe a été élue meilleure joueuse de la compétition par la Fifa. Elle devance l'Anglaise Lucy Bronze et sa coéquipière Rose Lavell (auteure du deuxième but de la finale).

La photo du match

Si le penalty qu'elle a transformé n'est pas le plus beau de sa carrière, Megan Rapinoe a encore une fois marqué les esprits lors sa célébration. Les bras écartés, comme une danseuse acclamée par le public, la star de 33 ans s'est figée au coin du terrain, telle une statue de cire, avant d'être rejointe par ses coéquipières. 

L'Américaine Megan Rapinoe, le 7 juillet 2019, en ouvrant le score face aux Pays-Bas lors de la finale de la Coupe du monde féminine de football à Lyon (Rhône). (FRANCK FIFE / AFP)

La Française du match

Même si les Bleues ont quitté la compétition dès les quarts, il y avait bien une Française sur la pelouse. Et Stéphanie Frappart a clairement réussi sa finale, sifflet à la bouche. Elle n'a par exemple pas cédé au cinéma de l'attaquante américaine Alex Morgan qui réclamait un penalty en première seconde. Penalty qu'elle a en revanche logiquement accordé aux Américaines après une faute dans la surface de réparation des Pays-Bas (61e). 

L'ambiance du match

Après avoir découvert traboules, vignobles et fromages dans les rues de Lyon, les supporters américains et néerlandais ont fait chavirer le Groupama Stadium. L'enceinte, qui avait déjà accueilli les deux demi-finales, était pleine comme un oeuf pour la finale. Au niveau ambiance, avantage "Team USA" quand même. Il faut dire qu'ils étaient beaucoup plus nombreux (20 000 contre 5 000 fans néerlandais).

La famille de la star américaine Alex Morgan a par exemple pris de la place. Elle est venue spécialement de Californie… à 37 ! Le père de l’ancienne attaquante de Lyon avait même édité des tee-shirts pour l'occasion. Avec écrit dessus, en français dans le texte : "Les femmes sont le futur". Une impressionnante clameur est également montée des tribunes quand le visage de Megan Rapinoe (qui n'a encore une fois pas chanté l’hymne, ni mis la main sur le cœur) est apparu sur l’écran géant.

La météo du match

Mieux valait ne pas trop s'éloigner de sa bouteille d'eau. Le thermomètre du Groupama Stadium de Lyon indiquait 31 °C au coup d'envoi de la rencontre. Une température qui a mis les organismes à rude épreuve. En plus de la traditionnelle mi-temps de quinze minutes, les deux équipes ont eu droit à la fameuse pause fraîcheur (ou cooling break en anglais) pour s'hydrater. 

Le tweet du match

Donald Trump, d'habitude prompt à gazouiller, s'est fait damer le pion par son prédécesseur Barack Obama. "Oui, quatrième étoile", a écrit l'ancien président dès le coup de sifflet final. Bravo aux tombeuses de records, à cette équipe américaine qui repousse ses limites et s'oblige - nous oblige - à devenir encore meilleur. J'adore cette équipe."

Le tweet du président américain en exercice n'est arrivé que deux heures après le coup de sifflet final. "Superbe match, l'Amérique est fière de vous", a gazouillé le président américain.

L'ancien locataire de la Maison Blanche a dans la foulée été imité par Hillary Clinton. "Championnes du monde, encore !!", s'est félicitée, toujours sur Twitter, l'ancienne candidate démocrate à la présidentielle américaine.

Billie Jean King a aussi eu quelques mots pour l'équipe américaine. La championne de tennis a rappelé leur revendication d'égalité salariale qui passe plus par la justice que par la bonne volonté de leurs dirigeants. "Il est plus que temps de les payer à hauteur de leur talent".

La stat du match

Les Américaines n'ont pas seulement creusé encore un peu plus creusé l'écart au nombre de victoires en Coupe du monde (quatre), elles sont aussi devenues par la même occasion la deuxième sélection de l'histoire à soulever le trophée deux fois d'affilée (2015 et 2019). Avant elles, l'Allemagne avait réussi la même série (2003 et 2007).

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