Cet article date de plus de douze ans.

Quevilly, un air de 12 juillet 1998

A la manière des Bleus de 1998, les joueurs de l'US Quevilly sont sortis du Centre de formation de Clairefontaine –leur provisoire quartier général depuis jeudi- en sachant que toute la France du football, voire au-delà, les observait et attendait d'eux l'impensable.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Des supporteurs de Quevilly, aux abords du Stade de France

Comme l'équipe d'Aimé Jacquet à l'époque, ils étaient à quelques heures d'un possible exploit, sans doute le plus beau de leur vie de footballeur. Sur le long trajet menant au Stade de France, les joueurs amateurs ont dès les premiers kilomètres pu ressentir cet instant si particulier où tout se fige, où tout peut arriver.

Rien n'était encore écrit et comme l'avait vécu Didier Deschamps un certain 12 juillet 1998, le capitaine de l'USQ Grégory Beaugrard -qui n'a jamais souhaité franchir le pas du professionnalisme- a pu constater qu'il pouvait compter sur un immense soutien de la part du public.

A l'approche du Stade, le bus de l'US Quevilly devait compter sur une escorte policière qui rappelait là encore les plus grands moments du football tricolore, des motards leur ouvrant la voie pour se frayer un chemin.
Au travers des vitres de leur bus, les joueurs regardaient quelques-uns de leurs supporteurs arrivés depuis peu et agitant des banderoles aux couleurs du club, ainsi que des badauds leur faisant un petit geste amical. Ou encore des klaxons d'encouragements sur le périphérique parisien.

A une heure du coup d’envoi, il y avait bien un air de Coupe du monde, le jaune quevillais remplaçant le jaune brésilien, le rythme de la samba étant remplacé par les chants normands tout aussi festifs des Jaunes et Noirs. Seul le soleil manquait à cette grande fête... En pareille circonstance, c'est évidemment le Petit Poucet qui recueille la sympathie des amoureux du football. Il était donc bien difficile pour les supporteurs lyonnais de donner de la voix, voire d’afficher simplement leurs couleurs, face à cet élan d'affection destiné à ces valeureux joueurs représentant le football amateur.

Ils étaient 20.000 au Stade D'Ornano pour assister à la victoire de leur équipe face à Rennes en demi-finale, et les quelques 200 bus affrétés laissaient entendre qu’ils seraient sûrement un peu plus encore au Stade de France pour encourager comme jamais leur équipe. Après la finale de 1927 au Stade de Colombes, ce véritable phénomène du foot français, bourreau au total de 15 équipes de l'élite en Coupe de France, entendait bien faire chanter et danser ses supporteurs jusqu'au bout de la nuit.

Venus entre copains, ou en famille à l’image de Serges, venu de Caen avec son jeune fils de 12 ans, « c’était toute la Normandie qui se trouvait en force » pour ce grand rendez-vous. « On compte bien porter haut nos couleurs normandes avec cette fabuleuse équipe », expliquait cet amoureux du football, sous le regard ébahi de son fiston. Et déjà, les pronostics fusaient de toutes parts. Prudent, Serge espérait tenir jusqu’en prolongation, « après, tout peut arriver ! » D’autres, plus optimistes, mais aussi plus éméchés, se voyaient déjà remporter la Ligue Europa… A une heure du coup d’envoi, la magie du football avait déjà envahi les abords du stade, et le spectacle n’avait plus qu’à commencer.

Voir la video

Voir la video

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.