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Quevilly fait chavirer l'OM

Deux ans après avoir déjà atteint le dernier carré, l'US Quevilly a une fois encore créé l'exploit en se qualifiant pour les demi-finales de la Coupe de France face à l'Olympique de Marseille (3-2), au terme d'une prolongation marquée par de nombreux rebondissements. Quart de finaliste en Ligue des Champions, l'OM a paradoxalement subi une inédite septième défaite d'affilée.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Valéro a ouvert le score contre l'OM (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Si la qualification de l’OM en quart de finale de C1 pouvait impressionner le club de National, le club phocéen présentait également un bilan bien moins flamboyant avec six défaites d’affilée (toutes compétitions confondues). Les joueurs de Quevilly n’avaient rien à perdre dans ce combat. Et il n’aura fallu finalement que cinq minutes et une seule occasion pour voir le petit poucet (avec le GFCO Ajaccio) de ces quarts de finale ouvrir le score à la surprise générale. C’est à la suite d’un coup franc, dévié par Colinet que Valéro a trompé d’une petite frappe croisée Braciglino (1-0, 6e).

L'OM déstabilisé

Ce scénario n’avait probablement pas été prévu par Didier Deschamps qui commençait à se crisper sérieusement sur son banc. Et quelques minutes plus tard, les joueurs normands manquaient de peu de doubler la mise lorsqu’ils se retrouvaient à deux contre un, mais le contrôle de Colinet était mal réalisé… Habitué aux exploits en Coupe de France avec notamment 13 équipes pro à son tableau de chasse depuis 2002, l’US Quevilly maintenait la pression sur le club aux dix Coupes de France. L’OM tentait de se relancer, mais sans vraiment convaincre, malgré une frappe sur le poteau de Fanni.

Revenus dans les vestiaires avec ce précieux but d’avance, les joueurs de Régis Brouard comptaient bien préserver leur avance, mais s’attendaient à une réaction des hommes d’un Didier Deschamps très remonté. Le tacticien qui avait choisi de faire tourner son effectif sentait que son équipe avait sans doute besoin d’un sérieux coaching. Andre Ayew remplaçait ainsi dès le début de la deuxième période Kaboré. Cela n’empêchait pas le club de la banlieue de Rouen de se montrer de nouveau très menaçant sur les cages de Bracigliano, mais Valéro se retrouvait en position de hors-jeu. L’OM parvenait à se montrer dangereux sur un coup franc tiré sans élan, mais avec puissance et précision par Gignac (52e).

Rémy arrache la prolongation

Souleymane Diawara (défenseur de Marseille): "Dans le vestiaire, personne ne parlait, on avait tous la tête baissée.. Il va falloir se parler. Il faut redresser la barre... Rien ne va."

A la 62e minute, Vanoukia manquait de casser la jambe de Jordan Ayew, mais l’arbitre préférait sortir le jaune. Peu après, c’était au tour de Diawara de se faire sanctionner après un tacle en position de dernier défenseur. Heureusement pour l’OM, le défenseur sénégalais sauvait les meubles, et parvenait à maîtriser les ardeurs offensives de l’USQ. Le deuxième changement intervenait côté olympien et Rémy remplaçait Brandao (65e). Mais l’organisation marseillaise laissait à désirer. Incapables d’enchaîner cinq passes, les Marseillais risquaient même d’encaisser un deuxième but.

Et c’était bien les joueurs de National qui assuraient le spectacle avec des contres rondement menés. L’entrée en jeu d’Amalfitano à un quart d’heure de la fin, pour le troisième et dernier changement de l’OM, avait sans doute pour but de redonner un peu de liant dans son jeu offensif. Mais alors que Quevilly se dirigeait tout droit vers un nouvel exploit, le coaching de Deschamps finissait par payer à seulement cinq minutes de la fin. Sur une déviation de la tête d’André Ayew, Rémy reprenait de volée aux six mètres et malgré une belle détente de Coulibaly, l’OM égalisait 1-1 (85e).

Ayina offre la victoire à Quevilly

Zanke Diarra (milieu de Quevilly): "Cela ne me plaît pas de jouer contre mon frère (Alou, de l'OM), mais c'est le foot! Et sur le terrain, au début, cela fait bizarre mais après on oublie et cela devient un adversaire comme un autre. C'est la magie de la Coupe, il y avait une L1 contre des amateurs mais sur les terrain des hommes qui donnent tout."

Marseille arrachait ainsi la prolongation et espérait éviter une série inédite dans son histoire de sept défaites d’affilée… Un nouveau match débutait, avec des organismes déjà très marqués de part et d’autre. A la 103e minute, Jordan Ayew avait la possibilité de donner l’avantage à son équipe mais sa reprise passait à dix centimètres du cadre. Pour le plus grand plaisir des spectateurs de Michel-D’Ornano, Ayina passé dans le dos de Diawara, reprenait de volée et Quevilly repassait devant (111e, 2-1). Les joueurs de Régis Brouard pensaient avoir fait le plus dur, mais dans la minute suivante, sur un nouveau service d’André Ayew, Rémy remettait une fois encore les pendules à l’heure (112e, 2-2).

Sur une belle frappe de 25 mètres, l’aîné des frères Ayew propulsait le cuir sur la barre, et le public normand pouvait souffler. Dans une fin de match remarquable, Quevilly, modeste 16e du championnat de National, trouvait les ressources nécessaires pour inscrire un troisième but par Ayina (119e, 3-2) et créait la sensation de ces quarts de finale de Coupe de France. Demi-finalistes en 2010 (et en 1968) et finaliste en 1927 contre l’OM, Quevilly atteignait une fois encore le dernier carré, de quoi ravir ses nombreux supporteurs en Normandie.

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