Kylian Mbappé “devrait jouer contre Bergame”, l'optimisme d'un ex-médecin des Bleus
Alors que ses coéquipiers se remettaient encore de l’effort consenti, Kylian Mbappé s’est présenté à la cérémonie de remise de la Coupe de France équipé de béquilles vendredi soir. Le champion du monde avait quitté la pelouse en boitant après 30 minutes de jeu, après un tacle dangereux du Stéphanois Loïc Perrin. Les larmes de sa sortie forcée avaient alors laissé place à un léger sourire, peut-être encouragé par l’atmosphère festive couronnant le 13e sacre dans la compétition du PSG.
Stupeur et tremblements
Glissant un “ça a craqué un peu quand même” au président de la République Emmanuel Macron, Mbappé a suscité une grande inquiétude chez les supporters parisiens, qui se sont sans doute couchés plus marqués par sa blessure que par la terne victoire de leur équipe de cœur. Une inquiétude qui a grandi le lendemain, puisque ce samedi un point médical du club de la capitale a révélé que le joueur souffrait d’une “entorse de la cheville droite avec lésion importante du compartiment latéral externe”.
A six jours de la finale de la Coupe de la Ligue contre Lyon mais surtout à 18 jours du quart de finale de Ligue des champions contre l’Atalanta Bergame, le diagnostic de l’IRM pratiquée après le match a rendu l’angoisse palpable. Sur son site, le journal L’Equipe juge même “très peu probable” la participation du joueur au rendez-vous de C1. Mais d’après l’ex-médecin des équipes de France pendant plus de 40 ans, Edouard Lipka, il n’y a pas forcément lieu d’enterrer les chances de Kylian Mbappé.
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“Une IRM n’est pas toujours fiable quand elle est fait juste après une blessure. Tout est gonflé. Ce n’est qu’après 4 ou 5 jours, que l’on peut observer plus de choses”, avance celui qui a pris sa retraite il y a bientôt 3 ans. C’est pour cette raison que le PSG a expliqué qu’une nouvelle IRM serait pratiquée dans un délai de “72 heures” - ce qui nous amène à mardi. Au-delà de l’imagerie médicale, Lipka insiste sur un autre révélateur. “S’il arrive en marchant relativement correctement lors de cet IRM, ce sera très bon signe”, avance-t-il.
Mardi en dira plus
Une entorse de la cheville peut être caractérisée selon trois stades de gravité : le stade 1 étant le moins sérieux avec la possibilité d’un retour sur le pré sous 10 jours et le stade 3, synonyme de rupture totale du ligament de la cheville, pouvant mener jusqu’à 2 mois d’arrêt. D’après Edouard Lipka, si la blessure de Mbappé était de stade 3, le club de la capitale l’aurait clairement écrit dans son communiqué, annonçant par la même occasion le forfait du joueur pour les prochaines échéances.
Il s’appuie sur l’attitude du joueur, souriant lors de son retour pour les célébrations du titre, et sur le fait que l’ex-Monégasque ait pu poser le pied et chausser une attelle. La douleur provoquée par une entorse de stade 3 l’aurait probablement poussé à éviter le cérémonial. “Ils ne prendront pas de risque contre Lyon, mais il jouera contre Bergame à mon avis”, tranche Lipka, imaginant une entorse de stade 2, dont un joueur de football peut se remettre en 15 jours d’après lui.
Des spécialistes interrogés par Le Parisien sous couvert d’anonymat partagent l’optimisme d’Edouard Lipka. Sur le site internet du journal francilien, l’un d’eux déclare : “Sous réserve des résultats de cette IRM et s'il n'y a pas de contusion osseuse, il pourra certainement participer à la rencontre face à Bergame”. Si les spéculations ne s’arrêteront certainement pas mardi, le prochain point médical du PSG devrait aboutir à l’estimation d’une durée de convalescence.
"Doc, il joue dans 15 jours, débrouillez-vous mais il joue"
Edouard Lipka trace un scénario probable des prochains jours de Kylian Mbappé : “Le staff va le laisser se reposer pendant 4-5 jours. Ils vont le prendre en charge tous les jours pour drainer l’oedème. Avec la glace et des antalgiques, la douleur va diminuer de jour en jour. Il va probablement laisser le pied surélevé quand il va dormir. C’est au dixième jour qu’on devrait le remettre sur le terrain, d’abord en le faisant courir en ligne droite, puis des des chassés-croisés pour voir si la cheville supporte les changements de direction. S’il les supporte, il devra ensuite tester ses sensations avec le ballon, voir si ça fait mal. Même s’il reste un petit oedème, ce n’est pas très grave. Strappé il pourra jouer.”
La jeunesse du joueur, âgé de 21 ans, devrait en tout cas jouer en sa faveur dans le processus de cicatrisation. “Le coach va de toute façon être derrière le staff pour leur mettre la pression. Ce n’est pas la première fois qu’il en voit des entorses comme ça. Un stade 2 en 10 jours, c’est possible”, explique ce “vieux briscard” qui se rappelle avoir guéri Daniel Bravo d’une blessure semblable en quelques jours avant un France-Danemark en septembre 1983. “Le dernier coach avec qui j’ai travaillé, Pierre Mankowski, il m’aurait dit : ‘doc, il joue dans 15 jours, débrouillez-vous mais il joue’".
Propos recueillis par Paul Giffard et Andréa La Perna
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