Denis Troch : "Plus le PSG avançait, plus il était à la merci de ce genre de saison"
Le Paris Saint-Germain traînait comme un boulet cette fin de saison morne. Le rêve de Ligue des Champions s'était envolé dès février, la suprématie en Coupe de la Ligue était stoppée en janvier. La Ligue 1 fut à la fois facile et difficile à conquérir. Aisée par l'écart creusé par le PSG très rapidement sur la meute. Ardue dans l'officialisation d'un huitième titre avec trois occasions de sacre manquées par le club de la capitale. L'Hexagoal lui est finalement parvenu par un mauvais résultat de son dauphin, Lille. Alors la Coupe de France devait donner un peu de baume au cœur aux Parisiens, dans une fin d'exercice compliquée. Mais Rennes est passé par là, l'envie débordante et la Vieille Dame conquise.
"Il n’y avait pas un mot après la rencontre, c’était silencieux. Aujourd’hui je ne suis pas encore allé dans le vestiaire", confesse Thomas Tuchel ce lundi en conférence de presse d'avant-match (face à Montpellier, mardi à 19h).
"Rester au plus haut niveau, c'est la chose la plus compliquée", explique Denis Troch, entraineur adjoint du club entre 1991 et 1994 puis 1998 et 1999. "Plus le PSG avançait, plus il était à la merci de ce genre de saison". Travaillant aujourd'hui dans l'approche mentale, il estime que le club parisien n'a pas su être à la hauteur aux justes instants : "La saison se joue en mars avec la Ligue des Champions, les coupes, le jeu du titre ou du maintien. Il faut être bon aux bons moments." Propos soutenus par Tuchel : "Personnellement je suis triste. On est dans un club où on doit toujours gagné. On a perdu notre intensité après la trêve et on a eu beaucoup de blessés."
Manchester, point de départ
La fin d'année sportive peut s'expliquer par un effet boule de neige débuté par l'élimination en Coupe de la Ligue par Guingamp. Mais surtout gonflé par la défaite en compétition européenne face à Manchester United. Le passé de la remontada face à Barcelone en 2017 est encore présent. "On en reparle dès que les huitièmes arrivent. Ils se font du mal avec ça, on leur donne du mal. On a le droit d'avoir peur avant un match, mais pas de se tirer une balle dans le pied", assure Denis Troch. "Nous sommes fragiles" mentalement, a reconnu Tuchel après la finale de Coupe de France. Je suis surpris, vraiment surpris, car c'est le moment de prendre ses responsabilités, de montrer la qualité. Nous ne sommes pas attentifs."
Denis Troch met aussi en avant un manque de vécu: "Le très haut-niveau, peu d'équipes y sont car ils l'ont l'expérience. Et ce n'est pas que les joueurs, mais le club, la direction, la ville, le pays... Maintenant, ils doivent se servir de cette expérience passée et en tirer des leçons pour ne pas reproduire les mêmes erreurs."
En phase de "dépression"
Denis Troch fait état de deux situations en fin de saison : "une décompression ou une dépression. La première permet de rebondir de suite derrière, car on n'est pas touché. C'est ce que le PSG vit depuis quelques saisons en gagnant tout en France, malgré les éliminations en Ligue des Champions". Aujourd'hui, le club parisien a basculé dans la seconde option selon l'homme de 59 ans. "C'est plus compliqué d'en sortir. Il y a une redondance des échecs donc des répercussions sur le reste". Le vainqueur de la Coupe 1993 avec le PSG parle d'un processus long. "Il faut se recentrer sur soi et intégrer les éléments propices pour rebondir. C'est à dire ne pas se soucier de l'extérieur, rechercher le positif par les bonnes personnes. Ça passe par de l'investissement et de la concentration. Ça demandera du temps".
Pour autant, l'ex-membre du PSG ne voit pas le projet parisien complètement ébranlé. "Ils ont la volonté de gagner. Ils sont les premiers malheureux de perdre. Ceux qui viendront au PSG viendront pour gagner la Ligue des Champions à Paris, pour la première fois. C'est une grosse motivation." Quant à la confiance, Denis Troch rétorque l'idée qu'elle ne soit plus là. "La confiance, c'est comme une boîte qu'on a en soi. On y met toutes les bonnes choses passées dans sa vie. Parfois elle est cabossée, elle peut fuir. Comme celle du Paris Saint-Germain. Mais ils (les joueurs et le staff) savent ce qu'ils ont mis dedans. Ils doivent se reconcentrer et se rappeler des bonnes expériences passées." Atteindre les demi-finales de la Ligue des Champions serait l'élément déclencheur pour sortir de cette torpeur. "Il faut mettre des choses nouvelles et améliorer les détails qui font la différence. Ils font 99% de choses bonnes. Il reste ce pour-cent à gagner, mais très difficile à trouver."
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