Coupe de France de football : la délicate question du partage de la recette des matchs entre professionnels et amateurs
Lors des rencontres contre les clubs de football professionnels, l’usage est que ces derniers laissent au club amateur la recette du match. Certains, comme l’Olympique de Marseille lors de son match contre Trélissac, dérogent à la tradition. Et ils ne sont pas les seuls.
Les 16e de finale de la Coupe de France ont démarré jeudi soir avec la rencontre Pau-Bordeaux. Vendredi 16 janvier, l'Olympique de Marseille se déplacera à Granville, club de nationale 2. Le match a été délocalisé au stade Michel d'Ornano, à Caen, avec plus de 20 000 spectateurs qui se sont arraché les billets en quelques heures. Le club amateur de la Manche espère réaliser une belle opération financière, à condition que l'OM ne reparte pas avec une partie de la caisse comme au tour précédent contre Trélissac. Les Marseillais avaient en effet refusé de laisser la recette du match. Ils ne sont pas les premiers à avoir agi ainsi, même si ce n'est pas la tradition en Coupe de France.
Une aubaine financière pour les clubs amateurs
Aller loin en Coupe de France pour les clubs amateurs est une aubaine financière, en plus évidemment d'être réjouissant sportivement. Ainsi y-a-t-il la dotation de la Fédération française de football, soit 102 500 euros pour une qualification pour les 16e de finale, et généralement quelques milliers d'euros en plus lorsque le club professionnel laisse sa part de billetterie. "Je crois que le budget de l’AS Monaco est de 115 millions d’euros, indique Jean-Pierre Augis, président de Saint-Pryvé Saint-Hilaire, nationale 2, qui recevra l'AS Monaco lundi. Le nôtre est d’à peine 800 000 euros. Après, c’est un choix de président…"
Ce n’est qu’une tradition, oubliée par les textes
Dans les textes, les clubs professionnels n'ont en effet aucune obligation de se montrer généreux avec les amateurs. Le règlement prévoit que la recette de billetterie est répartie "à part égale" entre les clubs, après déduction de la TVA et des frais d'organisation du club receveur. Selon Johan Gallon, entraîneur du club de nationale 2 de Granville, il faudrait que les choses changent : "Pour qu’il n’y ait plus de problème, il faudrait changer le règlement. Je propose que lorsque les clubs de Ligue 1 ou Ligue 2 jouent contre une équipe amateur, ils soient obligés de laisser la recette." Et ils sont nombreux à demander à la Fédération française de foot de sortir de la règle du 50/50 et de définir un partage conditionné par le nombre de divisions d'écart.
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