Mondial féminin : Corinne Diacre, la "mère fouettarde" des Bleues
C'est le "Diacre Comedy Club" : la sélectionneuse de l'équipe de France féminine, décrite comme austère, a une nouvelle fois manié la carte de l'humour devant la presse, mardi à la veille du choc contre la Norvège à Nice (Alpes-Maritimes), pour démonter les préjugés sur sa personnalité.
Aucune émotion montrée
A une question sur la supposée "rigueur" qui caractérise sa gestion de l'équipe de France féminine depuis son arrivée en septembre 2017, Corinne Diacre a renvoyé le journaliste dans ses cordes d'une manière inattendue. "L'intransigeance, la rigueur, ça me caractérise ! Mère fouettarde aussi, par moments... D'ailleurs, on ne rigole jamais chez nous. Tout est très calculé, il n'y a aucun passe-droits, les filles vivent mal !", a-t-elle ironisé, déclenchant les rires d'Amandine Henry, sa capitaine, et de l'ensemble de la salle de presse.
"D'ailleurs, cela se voit : elles ne prennent aucun plaisir ensemble, ni sur le terrain, ni en dehors. Je pense que c'est très difficile à vivre pour elle. Pas pour moi, mais pour elles c'est très compliqué", a-t-elle ajouté, tout sourire. Voix douce et détendue jeudi devant les micros avant le match d'ouverture du Mondial 2019 au Parc des Princes à Paris, la patronne des Bleues avait pourtant revendiqué son "refus" de montrer toute émotion après la victoire vendredi contre la Corée du Sud (4-0), renforçant son image de "Dame de fer", pendant que ses joueuses s'émerveillaient encore de l'ambiance de fête dans un Parc des Princes conquis, de leur tour d'honneur, ou des frissons ressentis lors de la première "La Marseillaise" du Mondial...
"Pour moi, c'est piscine, transat..."
A Nice, son "one woman show" a conquis les médias, ravis de découvrir une nouvelle facette encore méconnue de son personnage. Florilège.
Didier Deschamps, un modèle ? "Non, ce n'est pas mon modèle du tout. Mais on s'entend bien, on échange beaucoup. J'espère qu'il ne me ressemble pas par contre !" La température agréable à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), camp de base provisoire des Bleues ? "Pour moi c'est piscine, transat, et pour mes joueuses, c'est à l'ombre, bien évidemment. Comme je suis très rigoureuse, il faut que je les laisse à l'ombre, dans leurs chambres, enfermées à double tour. Moi par contre, j'en profite bien !"
"Je prends beaucoup de plaisir à être là, je me repose beaucoup, je travaille très peu. Je laisse ça à mon staff !", a-t-elle encore lâché, visiblement satisfaite de son effet.
"Une autre caractéristique"
Pourquoi jouer la carte de l'humour depuis le début de la Coupe du monde, après avoir longtemps véhiculé une forme de froideur, lors de ses points-presse ? "Ecoutez, je ne réponds qu'à vos questions", a-t-elle rétorqué dans une innocence feinte. "L'humour, c'est une autre caractéristique de (ma personnalité) que vous ne connaissiez peut-être pas. Mais vous allez apprendre à la découvrir", a-t-elle ajouté dans un grand sourire.
Encore plus depuis les débuts de rêves contre la Corée du Sud, la bonne humeur enveloppe le groupe France, à l'image de la célébration originale de ses joueuses après chaque but, en ronde toutes ensemble et les bras levés de haut en bas. "Elle vient d'une vidéo d'Amandine (Henry) et Grace Geyoro avec leur sponsor. Elles étaient dans un vestiaire et elles disaient ‘swipe up, swipe up !’ en levant les bras. On les a charriées et depuis c'est resté", a confié la latérale Amel Majri, lundi.
"Quand on faisait ça, on avait envie de dire en gros : ‘Encore, encore, encore’, et donc on l'a gardée. Mais je pense qu'on peut encore la perfectionner", a expliqué mardi Amandine Henry, tout sourire... avant de voir Corinne Diacre, froncer les sourcils. "Par contre, moi, je vais leur interdire parce que je suis obligée. C'est mon rôle, hein !"
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