Condamné par la Fifa, Platini dénonce "une mascarade" et ira "jusqu'au bout"
Même motif, même sanction. Sepp Blatter et Michel Platini écopent donc tous les deux de huit ans de suspension de toute activité liée au football pour le versement controversé de 1,8 million d'euros à l'ex-triple ballon d'or en 2011. Selon les deux hommes, il s'agissait de rémunérer un travail de conseiller effectué en 2002, pour lequel aucun contrat écrit n'a été signé.
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Le Comité d'éthique de la Fifa a également infligé des amendes aux deux hommes, mais celle de Platini est plus élevée : 80.000 francs suisses (74.000 euros), tandis que Sepp Blatter doit payer 50.000 francs suisses (46.000 euros). Selon les juges internes, les deux patrons du foot mondial ont "abusé" de leur position. Toutefois, les charges de corruption n'ont pas été retenues. Ils sont reconnus coupables de "conflit d'intérêt" et de "gestion déloyale".
Platini veut aller en justice
Les conséquences de ce jugement interne sont évidemment plus lourdes pour le Français, puisque Sepp Blatter, âgé de 79 ans, n'ambitionnait plus que de diriger la Fifa jusqu'à l'élection de son successeur, alors qu'il est cerné par l'accumulation des scandales autour de l'instance suprême du foot. Michel Platini, lui, espérait pouvoir poser sa candidature pour lui succéder justement. Le calendrier, qui lui impose de déposer son dossier début 2016, devient donc très compliqué.
"Une véritable mascarade"
Il lui reste encore des possibilités de recours, qu'il avait envisagé avant même ce jugement attendu. Michel Platini a annoncé dans un communiqué que, "parallèlement à la saisine du Tribunal arbitral du sport (TAS)", il était "déterminé à saisir, le moment venu, la justice civile pour obtenir réparation de l'intégralité du préjudice subi depuis de trop longues semaines du fait de cette procédure". Il ajoute qu'il ira "jusqu'au bout dans cette démarche" et dénonce "une véritable mascarade", une "mise en scène" pour le "salir" par des instances auxquelles il dénie "toute légitimité et crédibilité".
Joint par France Info, Thomas Clay, l'un des avocats de Michel Platini appuie cette ligne de défense. Il discrédite lui aussi le comité d'éthique de la Fifa : "La décision d’aujourd’hui, il ne faut pas lui donner trop d’importance, ce n’est qu’une étape dans un chemin procédural complexe. (…) Attendons d’être devant une vraie juridiction pour voir ce qu’il se passe" lâche l'avocat.
Pour lui, la Fifa "joue la montreé pour empêcher son client de se présenter à sa présidence. "Les choses sont extrêmement claire, il y un certain nombre de personnes à la Fifa qui ont décidé que Platini ne devait pas être président de la Fifa, c’est comme ça", estime Thomas Clays,"mais ça, ça ne tient pas face à une juridiction indépendante"
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