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Hervé Renard, le "sorcier blanc"

En donnant la Coupe d'Afrique des Nations à la Côte d'Ivoire, trois ans après l'avoir déjà remportée avec la Zambie, Hervé Renard est devenu un véritable monument du football africain. A 46 ans, le "Sorcier blanc", fin technicien, exigeant avec ses joueurs, a réussi à dompter les ego et à créer un véritable groupe dans une formation ivoirienne qui se cherchait depuis trop longtemps. Il a mis à plat toutes les rancoeurs et tous les tabous pour donner libre cours à une véritable équipe, sacrée de manière assez inattendue, 23 ans après sa première CAN.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Hervé Renard est pourtant relativement novice sur le continent, où il n'a véritablement pris pied qu'il y a huit ans, en devenant l'adjoint de Claude Le Roy, spécialiste s'il en est du football africain, à la tête de l'équipe du Ghana. Cinq ans plus tard, il avait déjoué tous les pronostics en usant du ressort mental avec une équipe de Zambie qui ne figurait même pas parmi les outsiders. Cette année, il a utilisé les mêmes ficelles, en refusant d'entrer dans le jeu des personnalités incontournables des Éléphants, en mettant les joueurs au pied du mur, et en créant le choc psychologique nécessaire.        

La construction d'un groupe

Si en 2007, les observateurs apprenaient à découvrir cet entraîneur au look soigné, sachant allier travail technique, plaisir du jeu et rigueur, cette fois-ci, ils attendaient plutôt de savoir ce qu'allait pouvoir faire le Savoyard de tout ce potentiel qu'il avait entre les mains. Des joueurs évoluant pour la plupart dans les meilleurs championnats européens, mais qui ne parvenaient pas à dynamiser un véritable collectif. Patiemment, Hervé Renard a constitué le puzzle, pièce par pièce, pour mettre en place une équipe ivoirienne qui est montée en puissance. Et surtout qui n'a pas craqué en finale, signe d'une force mentale retrouvée, elle qui avait perdu deux fois en finale lors des cinq dernières éditions, aux tirs au but, en 2006 contre l'Egypte, et en 2012, justement...contre la Zambie de Renard.

Un esprit conquérant

Après des qualifications qui n'ont pas été de tout repos, l'homme a su taper du poing sur la table, resserrer les boulons d'un groupe qui avait perdu son âme de conquérante, et où des stars jouaient les unes à côté des autres, sans jouer ensemble. Il a su insuffler un esprit différent qui lui a permis dans le tournoi de faire un parcours plutôt réussi, sans perdre un match, et d'arriver en quarts de finale avec le maximum de confiance. Mais pas trop de certitudes ni de suffisance. Ce n'est pas le genre de cet entraîneur. Désormais parfaitement rôdé au football africain, invaincu depuis 15 rencontres avec ses Éléphants, il a su redonner de la confiance à une équipe qui devait tourner la page de la génération dorée des Drogba et consorts. Avec le goût du travail bien fait et de véritables qualités de meneur d'homme, Hervé Renard a mis sa patte, son empreinte sur le continent.

D'autres ambitions ? 

Sous contrat jusqu'en 2017 avec la Côte d'Ivoire, il a encore un bon coup à jouer pour la prochaine CAN, même s'il sera cette fois plus attendu. Mais celui qui a réussi l'exploit de remporter deux fois la compétition avec deux nations différentes peut espérer aller chercher un troisième trophée. Reste à savoir si, à l'avenir, il va continuer à mettre son talent au service d'une sélection, avec un travail dans l'urgence, dans la fièvre et sous la pression, ou s'il aura envie de revenir à une configuration un peu plus classique, Sa dernière expérience amère avec Sochaux, qu'il a pris pour tenter un sauvetage inespéré qui n'a pas réussi, n'est sans doute pas de nature à le refroidir. Quand on a affronté tous les paramètres du football africain, on peut être prêt à tous les défis du football.

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