Coronavirus : Avant l'Euro, le Mondial et la CAN avaient aussi connu des modifications majeures
Mondial féminin 2003 : La Chine déjà victime d’un coronavirus
Avant le Covid-19, il y a eu le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère). Apparu en novembre 2002 dans la province du Guangdong en Chine, cette maladie infectieuse de la famille des coronavirus a causé une épidémie mondiale au printemps 2003. Choisie par la Fifa pour organiser la 4e Coupe du monde féminine de l’histoire, la Chine a très vite déchanté. Face à la menace grandissante, le tirage au sort prévu à Wuhan, ville alors très "safe" car loin de l’épicentre de l’épidémie, était annulé.
Un mois plus tard, la Fédération internationale décidait de retirer la compétition aux Chinois moyennant un chèque d’un million de dollars. Deux jours après, les USA se portaient candidats et raflaient l’organisation du Mondial sans grande surprise. Un soulagement pour la Fifa, mais on sera très loin du faste de l’édition 1999 déjà disputée outre-Atlantique avec un budget low cost et des stades souvent déserts. La Chine récupérera, elle, l'organisation de la compétition en 2007.
Mondial masculin 1986 : La Colombie fait faux bond, le Mexique en profite
L’Argentine sous dictature avait laissé des traces aux footballeurs en 1978. Du fait de l’alternance des continents, la Colombie, seule candidate et désignée en 1974, espérait redorer le blason sud-américain du Mondial 1986. Aucun crampon n’allait pourtant fouler ses pelouses. C’est à la télé le 25 octobre 1982 que le président Belisario Betancur annonce le retrait de son pays en proie à des difficultés financière.
"La règle d’or selon laquelle le Mondial devait servir à la Colombie et non pas la Colombie à la multinationale du football n’a pas été respectée", expliquait-il. "Cette décision a été prise pour des motifs économiques à la suite d’une consultation démocratique sur la réalité du pays qui a permis de conclure que le gâchis est impardonnable. Nous avons beaucoup d’autres choses à faire et nous n’avons même pas le temps de nous occuper des extravagances de la FIFA et de ses membres."
Six mois plus tard, dans un -nouveau- déni de démocratie du président Joao Havelange, le Mexique, lui aussi mal en point économiquement, se voit confier l’organisation de la Coupe du monde au nez et à la barbe de Henry Kissinger, Franz Beckenbauer et Pelé venus défendre la candidature des USA. Un terrible tremblement de terre d’une magnitude de 8,2 touche le Mexique le 19 septembre 1985 mais les stades ne sont pas touchés et la Coupe du monde maintenue. La Colombie échoue, elle, à se qualifier en barrages et suivra de loin Maradona apporter une deuxième étoile à l’Albiceleste.
CAN : Coup d’état, économie, Ebola, des rebondissements en cascade
Depuis sa création en 1957, la Coupe d’Afrique des Nations a connu de nombreux soubresauts. Sa périodicité (tous les deux ans) ne laisse guère de répit sur un continent où l’instabilité économique a souvent joué de vilains tours aux pays organisateurs. Ce fût notamment le cas du Kenya en 1996 ou du Zimbabwe en 2000. Les incidents politiques ont aussi perturbé la CAN. En 1961 déjà l’Ethiopie repoussait d’un an l’organisation de la compétition sur son sol en raison d’un coup d’état manqué. Une année plus tard elle soulevait le trophée.
En 2013, ce sont les révoltes du printemps arabes qui provoquaient le désistement de la Libye au profit de l’Afrique du Sud. Les Libyens ont perdu un dictateur, la CAN et beaucoup de leurs illusions. Deux ans plus tard, le Maroc se voit, lui, retirer l’organisation de la compétition après en avoir demandé le report à cause du virus Ebola et son épouvantable épidémie. La CAF est sans pitié et donne la CAN à la Guinée équatoriale, le Maroc perdant du même coup son ticket pour la phase finale. Dernier rebondissement en date, l’édition 2019 qui est passée du Cameroun à l’Egypte au dernier moment à cause des retards dans les travaux.
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