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Ligue des nations : les Bleus à mi-chemin de la rédemption

Trois mois après le traumatisme de l'élimination face à la Suisse, l'équipe de France a vécu de grandes émotions jeudi à Turin face à la Belgique (3-2). Ne manque plus qu'une victoire en finale de la Ligue des nations pour oublier l'échec de l'Euro.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Turin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Didier Deschamps et ses joueurs saluent les supporters français présents à Turin, jeudi 7 octobre.  (FRANCK FIFE / AFP)

Il y a des soirées comme ça qui resteront gravées dans les mémoires. Celle qu'ont vécu les Bleus jeudi 7 octobre dans le Juventus Stadium de Turin face à la Belgique (3-2) rentre sans aucun doute dans cette catégorie. "Ça fera partie des très bons moments de ma carrière de sélectionneur et je suis très fier de mes joueurs et très heureux pour eux", indiquait un Didier Deschamps soulagé d'avoir vu l'équipe de France renverser son adversaire en demi-finale de la Ligue des nations au terme d'un match fou.

En début de semaine, le sélectionneur des Bleus rêvait d'une "parenthèse enchantée" avec cette compétition, entre les matchs de qualification pour la Coupe du monde 2022. Pour l'instant, difficile de faire mieux. À Turin, les supporters français qui ont fait le déplacement pour cette demi-finale ont assisté à ce que le football fait de mieux : un scénario cruel pour une équipe, qui a cette fois tourné en faveur des Bleus après la désillusion face à la Suisse le 28 juin dernier.

Vu le temps qu'ils ont passé après le coup de sifflet final à fêter cette victoire dans les gradins du Juventus Stadium, on pourrait penser que l'échec de l'Euro est déjà pardonné. En réalité, avec ce succès face à des Belges médusés à l'issue de la rencontre, les Bleus ont effectué la moitié du chemin et sont toujours en quête de rédemption. D'abord parce que, malgré la victoire renversante, il ne faudra pas oublier cette première période défaillante au cours de laquelle les Belges ont appuyé là où les Bleus ont mal depuis plusieurs semaines et plusieurs mois.

"C'était une question d'orgueil, de fierté"

Ensuite parce qu'il faudra aller chercher la victoire en finale face à l'Espagne dimanche, pour mettre définitivement derrière eux l'échec d'il y a trois mois. La Ligue des nations n'a pas la valeur d'une Coupe du monde ou d'un Euro mais elle reste une compétition internationale et la remporter, c'est se rassurer, s'offrir une confiance renouvelée, et se rappeler "qu'on fait toujours partie des meilleures nations", comme l'a expliqué Deschamps jeudi soir.

Si la plaie de la défaite contre la Suisse reste bien évidemment ouverte et dans toutes les têtes, les joueurs de l'équipe de France ont fait appel à un autre souvenir jeudi soir : celui de cet esprit d'équipe qui leur avait permis d'aller remporter la Coupe du monde 2018. Cette fougue, ce feu intérieur qu'ils ont convoqué en sortant des vestiaires après la mi-temps. "Quand on est revenus, on s'est dit qu'il fallait lâcher les chevaux", a souligné Paul Pogba après le match.

Paul Pogba célèbre le but de Theo Hernandez face à la Belgique jeudi 7 octobre.  (ISABELLA BONOTTO / ANADOLU AGENCY)

Comme si les Bleus avaient oublié, à force de rendre des copies décevantes, ce dont ils étaient capables. Finalement, ils ont trouvé la clé et les ingrédients à apporter pour renverser la situation. "C'était une question d'orgueil, de fierté", a indiqué plusieurs fois Deschamps après la rencontre. Le sélectionneur n'a pas souhaité préciser les mots utilisés à la mi-temps pour remobiliser ses joueurs, mais alors qu'il semblait perdre la main ces derniers mois - entre hésitations tactiques et perte d'influence auprès de ses joueurs -, il a su taper dans le mille.

Mbappé leader de la révolte

Kylian Mbappé, notamment, a été l'un des leaders qui a répondu présent. Après s'être épanché dans la presse cette semaine sur ses états d'âme, le buteur parisien a parfaitement déclenché la révolte sur le terrain. Après son échec lors de la séance de tirs aux buts face à la Suisse, Mbappé a vécu une rédemption personnelle. Et espère mener l'équipe de France vers la sienne en fin de semaine.

Kylian Mbappé a été élu homme du match face à la Belgique jeudi 7 octobre.  (ISABELLA BONOTTO / ANADOLU AGENCY)

Pour cela, les Bleus devront éviter de concéder le premier but - une mauvaise habitude, qui s'est produite six fois sur les sept derniers matchs - face à la redoutable Espagne. Malgré ce défaut récurrent, Deschamps a loué la capacité de ses joueurs à "réagir en étant menés. Ça témoigne d'une vraie force de caractère." Et d'une envie de se faire pardonner après l'échec de l'Euro.

"On sait qu'on a fait une erreur contre la Suisse mais on voulait montrer qu'on avait les épaules pour cette demi-finale", a expliqué Antoine Griezmann après la rencontre. Celles des Bleus étaient plus larges que celles des Belges jeudi soir, surtout en deuxième période. Il faudra espérer que ce soit encore le cas dimanche soir, dans le stade San Siro de Milan, face à la très ambitieuse Roja, tombeuse des champions d'Europe italiens en demi-finale mercredi soir.

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