Flotte décimée sur la mythique Sydney-Hobart, Comanche creuse l'écart
Après une première nuit compliquée samedi par de violents vents de Sud, plus du quart des 108 voiliers engagés ont déjà abandonné, parmi lesquels deux prétendants à la victoire: le tenant du titre et octuple vainqueur australien Wild Oats XI (grand-voile déchirée) et Perpetual Loyal (avarie de safran). A une centaine de milles de l'arrivée lundi, Comanche - un plan de 2014 des architectes français VPLP-Verdier - comptait 14 milles d'avance sur le monocoque américain de 88 pieds Rambler, tandis que Ragamufin 100 et Maserati - skippé par l'Italien Giovanni Soldini - tentaient de s'accrocher.
Le 100 pieds avait pris la tête de la flotte au sortir de la baie de Sydney, à hauteur de Wollongong, mais a heurté dans la nuit de samedi à dimanche un OFNI (objet flottant non identifié) qui a endommagé un de ses safrans et sa dérive. Après avoir envisagé l'abandon, Ken Read, son skippeur, a finalement décidé de tenter des réparations: "Je m'en fiche si nous devons passer la ligne en boitant mais nous allons terminer cette satanée course." En 2014, Comanche s'était classé deuxième, bouclant la traversée de 628 milles (1.163 km) à 49 minutes et 18 secondes de Wild Oats XI. Cette année, Comanche cinglait ragaillardi par son record des 24 heures: 618,01 milles en juillet.
Mais le duel tant attendu a tourné court avec l'abandon de Wild Oats XI. Son principal challenger, désormais, est américain. Mais Rambler, plus petit, est également handicapé par des dégâts similaires depuis une collision samedi avec un OFNI. "Aucune idée de ce que c'était, on n'a pas pu le voir", a déclaré Andrew Cape, responsable de la navigation à bord. "Peut-être un animal, peut-être un débris flottant. Le choc a été violent, il a secoué le bateau." En entrant dans le détroit de Bass, Comanche était dans le sillage de Rambler. Mais le monocoque a repris la tête et est attendu lundi en fin de journée à Hobart. Trente-deux abandons ont d'ores et déjà été enregistrés dans cette Sydney-Hobart, certains parlant de conditions terrifiantes avec des vents de plus de 40 noeuds. "Rien ne peut vous préparer à ça", a raconté à The Australian Julia Cooney, dont le voilier Brindabella a également abandonné sur avarie de grand-voile. "C'est comme se prendre des murs d'eau de plein fouet. L'eau de mer, l'eau de pluie, vous ne faites plus la différence", a-t-elle narré. "Il faisait nuit noire et le bateau s'écrasait dans les vagues à 11 noeuds."
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