Fifagate : Le procureur général suisse Michael Lauber démissionne
Un nouveau personnage important du Fifagate mord la poussière. Ce vendredi, le procureur général suisse Michael Lauber a présenté sa démission et offre un nouveau rebondissement à un scandale qui n'en manquait pourtant déjà pas. Lauber avait été épinglé par la justice suisse pour des entrevues avec le président de la FIFA Gianni Infantino et soupçonné de collusion. Il rejette toutefois à nouveau les accusations de mensonge quant à ses relations avec le patron de l'instance du football international.
Suite à cette enquête, l'autorité de surveillance du ministère public suisse (AS-MPC) avait qualifié les agissements de Lauber de "violations graves et répétées du devoir de fonction", la loi obligeant ainsi à produire un procès-verbal lors de telles rencontres. "A plusieurs reprises, M. Lauber n’a pas dit la vérité, a agi de manière déloyale, a violé le Code de conduite du MPC et a entravé l’enquête de l’AS-MPC", avait alors indiqué l’Autorité de surveillance. "En outre, le procureur général ne voit pas en quoi ses agissements sont problématiques et fait preuve d’une mauvaise compréhension de sa profession."
Lauber empêtré dans le Fifagate et piégé par les Football Leaks
Coupable pour son comportement jugé déloyal et pour avoir donné lors de ses auditions avec la justice de fausses déclarations sur ses discussions avec Gianni Infantino, le juriste s'était vu infliger une amende de 8% de son salaire annuel. Une sanction ramenée ce vendredi à 5% par le Tribunal administratif fédéral, qui a toutefois validé une partie des fondements de cette peine. "Je respecte la décision du Tribunal administratif fédéral", a-t-il réagi dans un communiqué. "Je continue toutefois à rejeter fermement l’accusation de mensonge. Cependant, le fait que l’on ne me croie pas en qualité de Procureur général est préjudiciable au Ministère public de la Confédération".
Lauber était procureur général depuis 2011 et était impliqué dans le Fifagate, l'immense affaire de corruption dans l'attribution de plusieurs Coupe du monde, de droits télévisuels et marketing. Ce coup de filet avait entraîné les suspensions de Sepp Blatter, alors président de la FIFA, et Michel Platini, alors président de l'UEFA, de toute activité dans le monde du football. Les rencontres entre Lauber et Infantino avaient été révélées dans les Football Leaks, fuites de nombreuses informations des coulisses du ballon rond, en novembre 2018. Le désormais ex-procureur général était sous le coup d'une procédure de révocation, ouverte par le parlement suisse en mai dernier.
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