"Demain le sport" : Sarah Ourahmoune souhaite que le sport soit reconnu comme outil éducatif
Vice-championne olympique des mi-mouche à Rio en 2016, championne du monde en 2008, Sarah Ourahmoune, vice-présidente de la fédération française de Boxe a entamé un autre combat depuis le début de sa retraite sportive. Faire du sport un véritable levier dans les zones les plus défavorisés. Avec le club qu'elle a fondé, Boxer Inside, elle travaille en Seine Saint Denis.
franceinfo: De nombreuses actions pour l'éducation par le sport ont vu le jour ces dernières années, mais l'approche des JO de Paris 2024 n'a pas eu le rôle de catalyseur que tout le monde espérait?
Sarah Ourahmoune: On voit que les jeunes font de moins en moins sport décrochent de plus en plus tôt. J'ai aussi du mal à convaincre certains parents, parce qu'ils n'ont pas eu forcément la chance de trouver un sport qui leur plaît et d'ancrer une habitude sportive qu'ils auraient pu aussi transmettre à leurs enfants, et je trouve ça vraiment dommage de ne pas s'appuyer sur tout ce que le sport peut offrir en termes de valeurs et d'outils éducatifs pour permettre aux enfants, à la fois de s'épanouir, mais peut être aussi pour certains qui, par exemple, pourraient être en décrochage scolaire, de se créer des parcours de réussite hors de l'école. On a essayé plein de choses pour permettre aux familles déjà d'avoir accès aux clubs avec des aides financières. Mais je ne pense pas que le frein soit financier. C'est vraiment pouvoir sensibiliser et faire comprendre l'intérêt du sport aller chercher les jeunes là où ils sont. Moi, je sais que dans le cadre de mon association "Boxer inside", on va de plus en plus sur le terrain pour permettre aux jeunes de tester parce que d'eux mêmes ils ne viendront pas au club. Ce n'est pas les parents forcément qui les pousseront à le faire, donc c'est leur offrir des opportunités de tester différents sports et les aider à comprendre l'impact que ça sur leur corps, mais aussi dans leur tête et au fil du temps, comment tout ce qu'ils apprennent sur le terrain, ils peuvent les transposer dans leur vie quotidienne à l'école, que ce soit le goût de l'effort, la rigueur, la discipline et surtout la confiance que le sport permet d'acquérir.
C'est un appel lancé à qui ? Au ministère, aux collectivités locales? Qui doit agir maintenant pour accélérer le processus?
Il faut agir conjointement. C'est à la fois le ministère, l'Etat, les collectivités, mais aussi les privés pour pouvoir soutenir des actions comme cela a été le cas avec Paris 2024 où je pense, comme beaucoup, on espérait qu'il y ait un réel impact de la culture du sport. Ça fait partie aussi des vœux de l'héritage. Sauf que là, on arrive à un an et demi des Jeux et on constate que finalement, cette culture, elle ne s'est pas plus développée que ça. Tous ceux qui pourraient soutenir des petites actions parce que je pense que maintenant c'est des petits pas qu'il faut faire pour soutenir les petites actions, pour qu'elles se démultiplient et se dire aujourd'hui, on a sauvé un, deux, trois jeune. Mon outil, c'est le sport et j'ai pu constater quand même que c'était un outil formidable pour permettre à des jeunes de se construire et devenir des citoyens engagés et épanouis.
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