Federer, la pire saison de sa vie ?
Roger Federer n’y arrive toujours pas cette saison. A la mi-mai, soit après 19 semaines de compétition, l’ancien numéro 1 mondial affiche toujours un maigre bilan. Presque famélique au vu de ses glorieuses années. En 2013, il compile 14 victoires pour cinq défaites. Un ratio très inférieur à ses temps de passages antérieurs. Presque des statistiques de joueur de second rang. 2013 pourrait bien être l’annus horribilis du "Maître". Pour rappel en 2006, il comptait déjà quatre titres au même moment de la saison (Doha, Open d’Australie, Indian Wells, Miami) et trois finales (Dubaï, Monte-Carlo, Madrid).
Certes, le Bâlois a disputé moins de tournois cette saison. Il s’est autorisé une longue interruption après son quart de finale à Indian Wells, en coupant six semaines. Six semaines devant lui permettre de retrouver sa condition physique en effectuant une grosse préparation foncière, tronquée l’an dernier par une tournée d’exhibition en Amérique latine. Mais si la formule avait fonctionné l’année dernière, elle a cette fois fait "pchitt". Sur la terre-battue de Madrid, il n’a passé qu’un tour, face au "naphtalineux" Radek Stepanek avant de céder face à Kei Nishikori. Son jeu de jambes est apparu bien mollasson et il a souvent été trahi par son revers. A court de rythme, en manque de temps de jeu, le protégé de Paul Anacone a clairement affiché ses 31 ans (32 le 8 août prochain). A deux semaines du début de Roland-Garros (26 mai - 9 juin), il doit trouver des solutions. La première ? Le retour à l'entraînement. "Je suis globalement très déçu de la manière dont j'ai joué, a-t-il confié après son élimination jeudi. Je vais retourner m'entraîner, dur, et faire en sorte de ne plus connaître des journées comme aujourd'hui. Au moins cette défaite va me servir à savoir sur quoi je dois travailler."
Perte de la 2e place mondiale
Ce résultat vient faire écho à sa défaite de Rotterdam face à Julien Benneteau (alors 39e mondial), début février. Pour la première fois depuis 2004 – et le début de son grand règne – Federer semble à la porté des habituels seconds couteaux du circuit, comprenez : les joueurs du top 30. Avec seulement 1260 points d’engrangés depuis janvier, l’homme aux 17 Grand Chelems pointe aujourd’hui au 10e rang à la Race (le classement annuel déterminant les joueurs qualifiés pour le Masters de fin de saison à Londres). Federer est désormais sous la menace de joueurs comme Tommy Haas, Stanislas Wawrinka ou Kei Nishikori. Si ce classement n’est que symbolique, il permet un éclairage sur les performances actuelles de "Rodgeur". Des mauvais résultats qui ont eu une première incidence sur son classement. Lundi, il reculera d’un rang – à la troisième place mondiale, derrière Andy Murray.
Ainsi pour la première fois depuis 2001 (l’année de son premier trophée sur le circuit ATP à Milan), Federer ne compte toujours pas de titre en mai. Dans le top 10, il est le seul à pécher dans ce domaine avec Tomas Berdych. Mais le Tchèque au moins a eu le mérite de disputer une finale à Marseille. La tendance ne devrait pas s’améliorer pour Federer d’ici au début de la saison sur gazon, en juin, puisqu’il n’a jamais remporté le Masters 1000 de Rome et que Roland-Garros semble promis à un joueur plus endurant physiquement que lui.
Le Masters en pointillés
Alors quel avenir pour le Suisse cette année ? S’il ne trouve pas rapidement de solutions pour modifier son jeu dans les mois à venir, cette saison pourrait vite devenir un long chemin de croix. A tel point que pour la première fois, on s’interrogera peut-être sur sa participation aux Masters de Londres, un événement qu’il n’a plus manqué depuis 2002 ! A l’heure actuelle, si la tendance ne venait pas à s’inverser radicalement, sa qualification s’inscrit en pointillés.
Attention toutefois. Dans son histoire ces dernières saisons, le Suisse a souvent su réagir lorsque son jeu plafonnait. A l'instar du phénix, il est toujours revenu à l'heure où certains observateurs pointaient du doigt son déclin. En 2011, il avait réalisé une saison en demi-teinte avant de finir les derniers mois de l’année en trombe. Le début de sa reconquête de la première place mondiale qui avait mené à son septième sacre à Wimbledon. L'orgueil du champion avait parlé. En sera-t-il de même cette fois encore ?
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