F1 : Fin de partie pour le "party mode" ?
Les écuries ont été prévenues par un courrier du secrétaire général de la FIA pour le sport automobile, Peter Bayer: l'organe régulateur du championnat a pour projet d'interdire de modifier le mode moteur des monoplaces entre les qualifications et la course, ce qui est déjà le cas pour tout le reste des voitures sauf pour des raisons de sécurité.
La prochaine étape est la diffusion d'une directive technique n'autorisant qu'un seul mode moteur pour toutes les séances en piste, pour laquelle l'accord des équipes n'est pas nécessaire. Les écuries qui en disposent, en premier lieu Mercedes et celles que le constructeur allemand motorise (Racing Point et Williams), ne pourraient alors plus utiliser le dispositif qui leur permet de pousser au maximum les performances de leur moteur sur un tour qualificatif.
"Ça n'est pas une surprise. Ils essayent toujours de nous ralentir", fulminait Lewis Hamilton jeudi, après la sortie de cette information dans des médias spécialisés. "Les gars de l'équipe ont fait un excellent travail sur le moteur. Le but est de nous ralentir mais je ne crois pas que cela aura le résultat souhaité. C'est très bien s'ils le font", poursuivait le pilote star de Mercedes.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une série de clarifications par l'organe régulateur de la F1 sur le fonctionnement des moteurs hybrides, introduits en 2014 et perfectionnées depuis, qui a notamment conduit à un accord secret visant Ferrari dévoilé en début d'année. "Le but premier de la FIA est de mieux comprendre et analyser ce qui se passe avec les moteurs, affirmait vendredi Toto Wolff, le team principal de Mercedes. Entre le moteur à combustion et tout le système de récupération d'énergie, c'est très complexe et n'avoir qu'un seul mode permettrait à la FIA de voir si tout est réglementaire."
Il n'en reste pas moins qu'avec un mode unique, les moteurs les plus performants sur un tour risquent d'être les plus fortement pénalisés. "Cela affectera-t-il plus un motoriste qu'un autre ? Nous ne pourrons vraiment le savoir que quand nous aurons reçu la directive technique. Il faut voir son véritable contenu, botte finement en touche le dirigeant de Ferrari Mattia Binotto. Mais bien sûr, si vous avez la meilleure voiture, le statu quo serait la meilleure option pour vous."
Ça n'est pas le cas de Ferrari, largement distancée par Mercedes et Red Bull cette année. "Nous n'avons rien de différent entre la qualification et la course, donc ça ne changera rien pour nous", assurait le pilote monégasque Charles Leclerc jeudi.
Sans grande surprise, la mesure a été approuvée par le pilote Red Bull Max Verstappen, seul véritable concurrent des Mercedes au volant d'une monoplace propulsée par Honda. "C'est peut-être une bonne chose parce que vous n'êtes pas vraiment autorisé à modifier les voitures après les qualifications, sauf les modes moteur. Donc si vous voulez être cohérent, il semble bien de s'en débarrasser aussi", répond-il mollement.
Enfin, il y a ceux qui, comme le Britannique George Russell, disent s'inquiéter pour le spectacle. "Je serai déçu de le perdre, clame le pilote Williams. Je pense que, quel que soit le motoriste, vous avez un coup de pouce pour la qualification, avec le moins de carburant de tout le week-end, le mode moteur le plus rapide. Vous êtes gonflé à bloc pour le tour que vous abordez. Tous ces petits extras vous permettent d'extraire ce petit plus de la voiture et c'est une partie tellement excitante du week-end."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.