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Extension de Roland-Garros: retour devant la justice

Le projet d'agrandissement du Stade Roland-Garros n'en finit de connaître des rebondissements. Il va encore en être question jeudi puisque la justice va devoir se pencher sur un nouveau recours, mais cette fois elle examinera le fond du dossier. Un mois après la dernière décision rendue par le Tribunal de grande instance, autorisant la reprise des travaux, la bataille juridique se poursuit donc entre la Fédération française de tennis, soutenue par la Ville de Paris, et les défenseurs du patrimoine opposés au projet.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
Le projet d'extension de Roland-Garros

Ces derniers estiment que le projet d'agrandissement du stade Roland-Garros va défigurer le jardin des Serres d'Auteuil. La FFT souligne que les travaux ne visent que des serres "modernes", construites dans les années 1980 et en 2001. Elle prévoit en effet de détruire des "serres techniques" et des "serres chaudes", abritant des milliers d'espèces tropicales, qu'elle juge sans valeur architecturale, pour construire un court semi-enterré de 5.000 places aux abords immédiats des serres historiques. Au contraire, pour les opposants, ce projet modifie l'ensemble architectural.

En cause, selon eux: la destruction de serres et l'arrachage d'une centaine d'arbres qui contribuaient à l'harmonie d'ensemble d'un "jardin patrimonial unique en Europe", la "bétonisation" d'une partie du site et la construction d'un stade monumental "beaucoup trop proche" des bâtiments historiques. Une des associations opposées aux travaux, le Comité de soutien des Serres d'Auteuil, a lancé une pétition pour "sauver" ces serres, qui a recueilli près de 82.000 signatures.

La mairie de la capitale, propriétaire du stade Roland-Garros et du Jardin des Serres d'Auteuil, dit de son côté défendre un projet qui oeuvrera au "rayonnement de Paris" et qui est nécessaire au maintien du tournoi du Grand Chelem. 

Un projet au ralenti

C'est donc encore la justice qui devoir se prononcer, et ce ne sera pas la première fois. Car depuis que la Fédédération a décidé le 13 février 2011 que le tournoi de Roland-Garros continuerait de se se dérouler à Paris, dans un stade rénové et agrandi, abandonnant ainsi l'option d'un déménagement en banlieue (trois autres sites avaient été envisagés dans un premier temps), le projet d'extension du stade parisien n'a cessé de prendre du retard, en raison des oppositions, des contestations et des multiples recours.

Après plus de quatre ans à ferrailler devant les tribunaux, le conseil d'Etat avait cassé une décision de suspension du permis de construire du tribunal administratif entraînant la reprise immédiate des travaux, en octobre 2015. Mais quelques semaines plus tard, la justice a suspendu la construction du court de 5.000 places prévu dans le jardin des serres d'Auteuil. Par ailleurs, les associations de protection de l'environnement et du patrimoine ont également saisi le tribunal administratif pour faire annuler le permis de construire accordé par la Ville de Paris pour la réalisation du court Philippe Chatrier (le « court central »)..

Désormais, on entre dans un autre chapitre puisque c'est donc le permis de construire lui-même qui va être attaqué devant les juridictions administratives par les héritiers de l'architecte, au nom du droit d'auteur. C'est ce dernier dossier qui va être examiné au fond jeudi et dont l'issue pourrait être déterminante.
 





 

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