Euro 2016 : Alvaro Morata sera "le danger N.1" selon Gianluigi Buffon
Quatre ans après votre rude défaite en finale de l'Euro 2012 (4-0), avez-vous soif de revanche ?
Gianluigi Buffon : "Lors des quatre dernières rencontres à enjeu (contre l'Espagne), il y a eu des défaites très claires, surtout la finale de 2012. Nous étions arrivés complètement fatigués à cette finale et l'Espagne nous avait surclassés. Mais sinon, il y a eu deux matches nuls sur 120 min (en quarts de l'Euro-2008 et en demies de la Coupe des confédérations 2013, NDLR) et un sur 90 minutes (1-1 en phase de groupes 2012). Lors de certaines rencontres nous avons montré nos qualités et posé des problèmes à cette équipe espagnole. Pendant quatre ans, l'Espagne a gagné, gagné et gagné dans toutes les compétitions. L'Italie est la probablement seule équipe à avoir fait souffrir cette équipe espagnole, j'en suis convaincu."
Que pensez-vous du nouveau statut de remplaçant de votre homologue espagnol Iker Casillas, doublé par David de Gea en sélection ?
G.B. : "Habituellement, lorsqu'on représente une équipe nationale aussi importante, il n'y a aucune certitude d'être le titulaire. Il y a toujours une sorte de concurrence et de compétition. C'est normal dans les grandes équipes nationales et dans le sport en général. C'est une règle qui fait partie du sport, tous les joueurs de haut niveau savent que pour pouvoir être titulaire, il faut avoir la plus grande passion, le plus grand amour du jeu et les meilleures qualités possibles. Dès qu'on se relâche trop, il y a toujours quelqu'un pour prendre votre place."
Pensez-vous continuer votre carrière internationale jusqu'au Mondial-2018 en Russie ?
G.B. : "Lorsqu'on joue à ce niveau, on ne décide plus soi-même si on continue à jouer. Tout dépend de vos prestations sur le terrain et des choix du sélectionneur. J'ai l'intention de poursuivre ma carrière pendant deux ans supplémentaires mais j'espère que ce sera au plus haut niveau comme actuellement. Si mes prestations plaisent au sélectionneur, je serai heureux de continuer à faire partie de cette équipe."
À 38 ans, ressentez-vous toujours des frissons avant ce type de matches ?
G.B. : "Il y a une grande émotion après les matches importants, une fièvre qui vient. Cela démontre bien l'émotion que j'éprouve encore après certains matches. Je sais maintenant comment gérer certaines émotions, quelle approche il faut avoir. La beauté du sport, à 38 ans, c'est le fait de pouvoir vivre ces matches-là, de ressentir de l'émotion comme s'il s'agissait de la chose la plus importante, la plus belle chose de la vie."
Redoutez-vous les talents de buteur d'Alvaro Morata, votre ancien équipier à la Juventus Turin ?
G.B. : "Alvaro est un garçon qui n'est pas conscient de toutes ses qualités et de combien il est fort. Il a une qualité que seuls les grands joueurs ont: il répond toujours présent dans les grands matches et il marque. L'Espagne, ce n'est pas seulement Morata mais il est le buteur de cette équipe. Vu ce qu'il parvient à faire dans la finition, c'est le danger N.1 pour nous, clairement."
Quels conseils lui avez-vous donnés pour contribuer à son éclosion ?
G.B. : "Tous les joueurs, lorsqu'ils traversent un moment un peu plus difficile, ont tendance à être un peu déprimés, à se trouver des excuses, à s'apitoyer sur leur sort. Au début de la saison, je lui ai dit que quand il arrêterait de pleurer, il redeviendrait un joueur capable de faire la différence. C'est un garçon intelligent, jeune mais qui écoute et qui se remet en question. Ce qu'il a fait dans ce tournoi démontre bien tout cela."
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