Eugénie Bouchard, le retour vers le futur
"J'ai eu quelques difficultés en 2015, il y avait beaucoup de pression pour moi." Eugénie Bouchard n'élude pas son année noire. Passer d'un dernier carré dans trois des quatre tournois du Grand Chelem en 2014, à deux éliminations au 1er tour (Roland-Garros) et Wimbledon avec un quart à Melbourne pour seule éclaircie, sans oublier une chute au classement (7e en début d'année pour finir au 38e rang), c'est difficile. Trop stressée, elle avait du mal à s'alimenter. "J'avais beaucoup de nervosité et j’avais du mal à m'alimenter correctement. C'est une difficulté que j'ai traînée un peu, pas seulement avant les matchs. Cela m'arrivait en dehors des compétitions, avant les repas. Les personnes pensaient que c'était une question d'esthétique, et que je perdais du poids délibérément. Ce n'était pas le cas. C'était une question de stress", explique-t-elle aujourd'hui.
Devenue la nouvelle icône du tennis féminin, symbole d'une nouvelle génération (avec Halep) susceptible de changer la hiérarchie mondiale, la Canadienne s'est ternie. Mais elle a repris les choses en mains. D'abord, avec un psychologue du sport. Ensuite, en se prenant en charge: "J'ai travaillé dur, j’ai positivé plus que jamais cette année. J'ai réussi à remporter quelques petites choses, et avec ces quelques petites choses, la physionomie d'une saison change." Cela a commencé à se voir lors du dernier US Open, avec une présence en 8e de finale. Puis en début d'année 2016, avec une finale à Hobart (battue par Cornet), une à Kuala Lumpur (battue par Svitolina), des succès sur des membres du Top30 (Stephens, Jankovic, Kerber).
Revenue avec son coach Nick Saviano
Et à Charleston, Eugénie Bouchard a renoué avec l'entraîneur qui l'avait mené jusqu'à la 5e place de la WTA, Nick Saviano, qu'elle avait abandonné pour Sam Sumyk (l'ancien coach de Victoria Azarenka). "Étant donné qu'il me connaît très bien, je crois qu'il comprend les choses lorsque je rencontre des difficultés, il arrive à lire mes sensations, c’est comme s'il était dans ma tête parfois. Avoir un tel partenariat est très important, j'en suis satisfaite", dit-elle aujourd'hui.
Pour le 2e tour, elle retrouve Timea Bacsinszky (N.8), qui l'avait battue en trois manches à Indian Wells cette saison. "Elle joue bien", estime-t-elle. "Avec mon jeu, je pense que je peux la battre." Désormais 47e mondiale, Eugénie Bouchard va passer un énorme test, et peut-être en savoir bien plus sur ses ambitions de la saison. A 22 ans, elle veut reprendre le cours de sa carrière.
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