L'exploitant CGR Cinémas se réinvente avec les animés et l'e-sport : "On ne peut plus se contenter de rester des salles classiques"
Confronté à une baisse de la fréquentation de ses salles, le deuxième exploitant de France innove et surprend avec de nouveaux contenus issus de la culture manga, de l'e-sport et des créateurs Youtube.
L'été 2022 a été rude pour les cinémas, "l'un des pires depuis la fin des années 2000" selon Les Echos. Le quotidien a fait les comptes : les salles de cinéma ont perdu plus d'un million d'entrées par rapport à la même période en 2021. CGR n'est pas épargné. Le groupe rochelais a vu sa fréquentation diminuer de 20% depuis la crise covid si l'on prend 2019 comme année de référence. "Les seniors ont encore un peu peur de se retrouver dans une salle fermée, explique David Scantamburlo, directeur marketing du réseau et invité de la matinale de franceinfo. Les 35-45 ans ont aussi oublié l'habitude du cinéma, ils se sont retrouvés davantage devant les plateformes."
Alors le deuxième exploitant de France innove. Une nécessité partagée par ses concurrents puisque MK2 propose par exemple, et en plus de la simple projection d'oeuvres, des rencontres avec des auteurs. Pathé a notamment investi dans l'expérience dite "4DX" avec des fauteuils dynamiques et soufflant de l'air pour jouer l'effet immersion. CGR mise aussi sur le confort de ses salles et des contenus inédits.
"Identifier les phénomènes de société et les promouvoir"
Pour capter de nouveaux publics, CGR a sorti la carte manga avec des marathons de films "One Piece" ou des avant-premières du très attendues comme "Jujutsu Kaisen 0". "Il y a une demande sur ce créneau quand on voit que Demon Slayer - le dernier train a cumulé 730.000 entrées en France (...) Ceux qui disent que les jeunes ont tourné le dos aux salles obscures, ce n'est pas vrai. On a d'ailleurs chez CGR Cinémas, une structure qui s'appelle CGR Events et qui s'est positionnée dans la détection de projets animés."
Autre levier dans la (re)conquête des spectateurs : l'e-sport. "Nous devons identifier les phénomènes de société et les promouvoir. On a donc projeté récemment sur grand écran un tournoi de League of Legends qui était organisé à la Seine musicale. Aujourd'hui, on ne peut plus se contenter de rester des cinémas classiques", poursuit David Scantamburlo. La salle est d'ailleurs toujours un lieu prisé et de valeur, même pour la génération YouTube puisque des créateurs comme McFly et Carlito ou encore Djilsi toquent désormais à la porte de CGR pour projeter leurs créations avant qu'elles ne soient diffusées sur les écrans d'ordinateur et de smartphone.
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