Jeux vidéo : Un peu d'air frais, pas un vent de renouveau, nos premières impressions de FIFA 21
Pour la franchise FIFA, la fin d'année 2020 est celle de tous les dangers. Après un opus FIFA 20 manqué et vivement critiqué par les joueurs, EA Sports se doit de réagir. Pour le jeu vidéo le plus vendu cette année en France, une deuxième édition ratée de rang aurait des airs de vraie régression. Un scénario inenvisageable pour EA, alors que les nouvelles consoles, la PS5 et la Xbox Series X, débarquent dans les salons à la fin de l'année avec FIFA 21 parmi leurs têtes de gondole. Alors, la firme américaine a misé sur une communication à la fois agressive, avec l'annonce de Kylian Mbappé sur sa jaquette, et énigmatique par l'absence d'informations sur le jeu.
Dans le jeu vidéo aussi, on passe au monde d'après. FIFA 21 s'est donc dévoilé dans une visioconférence loin du grand public, mais surtout dans nos mains ces derniers jours. Nous avons pu avoir un premier aperçu du jeu sur PS4, dans des conditions un peu particulières. Nous n'aborderons ainsi que le mode match et la jouabilité, les autres modes de jeu comme Ultimate Team, Carrière (qui semble pourtant bénéficier d'une sérieuse évolution) ou Volta devront donc attendre encore un peu. Pas non plus d'informations sur ce que donnera FIFA dans la "génération d'après" de consoles, le jeu étant encore trop peu avancé dans son développement pour pouvoir se révéler. En revanche, EA Sports a fait le choix de conserver le public et l'ambiance du ballon rond avant le Covid-19. "Nous souhaitions la meilleure et la plus pure forme du football pour les joueurs" explique les concepteurs du jeu. Le pari n'est qu'à moitié réussi.
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L'intelligence tactique enfin mise à l'honneur
Pour ce FIFA 21, EA l'assure, voire le martèle, le jeu est le fruit d'un travail comme rarement la série en a bénéficié pour repenser de nombreux points du jeu. La promesse est forte mais attendue chaque année comme la venue du Père Noël dans la nuit du 24 au 25 décembre. Il faut toutefois le reconnaître, le jeu bénéficie de nombreuses nouveautés sur le pré. Souvent jugé trop rapide et de moins en moins tourné vers la simulation, FIFA 21 a bien revu sa copie tactique.
L'intronisation d'un nouveau système nommé "personnalité du joueur" permet à chaque action de ne plus être définie par une note mais par une combinaison de compétences d'un joueur, pour être plus fidèle aux qualités de vos joueurs favoris. Ainsi une passe dans l'espace dépend désormais autant de la qualité de transmission de balle de votre joueur que de sa vision du jeu ou son calme. Autre ajout intéressant et vraiment perceptible, la nouvelle "personnalisation du placement" souligne là aussi l'intelligence de jeu des meilleurs joueurs de la planète. Les attaquants savent désormais mieux apprécier leur vitesse pour éviter d'être hors-jeu, tandis que les joueurs à vocation défensive lisent mieux les déplacements adverses pour intervenir au marquage. Voir un Kevin De Bruyne chercher à toujours se placer entre les lignes pour créer le jeu ou Olivier Giroud être à la limite du hors-jeu sur des centres avec les Bleus est vraiment satisfaisant. Car dans le football non plus, la vitesse ne fait pas tout.
Plus réaliste, plus complexe… mais pas plus saisissant
Elle reste toutefois un atout de poids dans FIFA 21 dans laquelle les contre-attaques menées tambour battant façon Neymar – Mbappé restent presque létales. Ce, d'autant que nous avons rencontré plusieurs situations durant laquelle cette "personnalisation du placement" poussait une défense toute entière à remonter sa ligne d'un seul coup et à laisser des boulevards jusqu'à 3 contre 0. Une correction à apporter de toute urgence avant la version définitive du jeu, sous peine de voir quelques manettes voler en éclat… Les amateurs des dribbles chaloupés n'ont pas non plus été oubliés même si l'accent est plus apporté cette année aux amateurs des petits espaces avec un nouveau système baptisé "dribbles fins", qui permet de plus facilement faire la différence en gardant le ballon collé au pied de votre joueur.
On reste en revanche plus dubitatif sur un des autres ajouts majeurs de ce FIFA 21 en termes de gameplay : les "courses créatives". L'idée de pouvoir contrôler la direction des appels et des sprints de nos coéquipiers d'un coup de joystick semble sur le papier un excellent moyen de se montrer plus imprévisible. Mais cette fonctionnalité s'est montré souvent poussive et n'a parfois tout simplement pas semblé vouloir fonctionner. Cette première prise en main est sans doute trop courte pour pouvoir la maîtriser pleinement mais son manque d' intuitivité pourrait poser problème à plus d'un joueur.
Surtout, malgré ce lifting dans l'ensemble positif, on est encore loin de la révolution annoncée par EA. L'immersion visuelle fait toujours son effet, et FIFA reste une des références par la facilité à prendre en main ses bases. Mais on ne ressent encore que trop rarement la satisfaction du but bien construit, de l'action bien menée qui fait toute la beauté de ce sport. Tous les ingrédients encore présents nous laissent à penser qu'une fois en ligne, le jeu reprendra ses mauvaises habitudes de vitesse exacerbée et de loi du plus fort imposée par ceux qui (ab)useront des joueurs les plus techniques pour faire la différence. Cet avant-goût de FIFA 21 est un amuse-bouche qui ne nous a pas rassasié, ni complètement mis en appétit. Reste à savoir si la suite nous fera changer d'avis.
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