Toujours le quart qui bloque
La dernière ascension fût fatale. Victime d'un gros coup de fringale après deux exploits en une demi-heure, Victor Sintès était trop cuit pour rivaliser avec le colosse allemand Peter Joppich. A lui seul, le fleurettiste avait quasiment vaincu l'Italie. Au coeur, il faisait plier Stefano Baldini, champion en titre et favori (15-10), puis son compatriote, l'étoile montante Giorgio Avola (15-11). Mais le retard pris par la compétition obligeait le Français à enchaîner rapidement sur un nouveau sommet, Joppich, triple champion du monde de fleuret (2003, 2006, 2007). "C'est éprouvant de passer d'un adversaire à l'autre en quelques minutes, explique Sintès. Je m'étais préparé à tout donner face à Baldini. Une fois le match terminé, j'ai senti l'adrénaline baisser. Le match d'après n'était facile. Je l'ai bien contré tactiquement et, au fur et à mesure du match, avec le public, je me suis re-transcendé. Mais sur le dernier, j'ai été pris à la gorge et c'était trop difficile."
Du coup, c'est un podium qui s'échappe pour la France et pour Sintès. "Je suis hyper déçu car je me voyais bien arriver sur le podium. Je tombe de haut, s'arrêter au pied du podium c'est dur. J'ai essayé de mettre en place différentes tactiques mais il ne m'a pas laissé le temps." A l'inverse de Le Pechoux, passé complètement à côté de son sujet, Sintès avait réussi à hausser son niveau d'escrime. "J'aime le public car ça me force à me concentrer et mon niveau monte du même coup", disait-il. Dans un tableau dantesque, le Français a fini par s'assécher face au futur champion du monde. C'est juste une répétition pour Joppich qui avait déjà été titré trois fois. Son quatrième sacre, l'Allemand l'a obtenu avec fermeté contre l'Américain Meinhardt puis le Chinois Lei (15-11).
La malédiction du fleuret tricolore n'a pas été brisé par les dames. Malgré un bon départ dans le tableau final, elles ont toutes cédé. Tour après tour, elles ont rendu les armes : Gebet et Uljaky en 16e, Guyart en 8e puis Maitrejean en quarts. La dernière française était la mauvaise fleurettiste à la mauvaise place. Opposée à la Coréenne Nam Hyun Hee, N.1 mondiale, le combat était trop relevé. Le score était sans appel, 15-5. Vivement l'épée...
En fin de journée, l'Italie a ouvert en beauté son compteur parisien puisque la finale féminine comptait deux fleurettistes transalpines. Et la reine se nomme Elisa di Franscica qui avait déjà sorti la terreur des pistes, la Coréenne Nam (15-13), en demi-finale. En finale, elle prenait le dessus sur une autre italienne, Arianna Errigo (15-12). Le triomphe est total pour l'Italie avec le bronze de Valentina Vezzali partagé avec Nam.
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