Obry: "Aux jeunes d'écrire leur histoire"
Vous êtes désormais entraîneur adjoint de léquipe dépée, nest-il pas trop difficile de passer de lautre côté de la barrière ?
- Non quand cest bien préparé, prendre sa retraite sportive ne représente pas une difficulté particulière. Après, ce qui est difficile, cest dêtre un bon entraîneur. Il sagit dun travail de longue haleine, et pour linstant cela ne se passe pas trop mal. On pourra voir à la fin de ces Championnats du monde si cela est bien parti ou pas.
Vous avez reçu une formation spéciale pour devenir entraîneur ?
- En fait jai commencé dès 2000 cette préparation. Et après ma carrière dathlète, je suis vraiment rentré dedans, sur le terrain. Jai donné beaucoup de moi entre 2005 et 2008 et je suis arrivé au poste dentraîneur adjoint en étant suffisamment au point pour pouvoir aborder correctement ce poste.
Ladrénaline, rentrer sur la piste, cela ne vous manque pas ?
- Ce qui est bien cest que ladrénaline est toujours là et quelle est même quintuplé, voire sextuplé vu que lon a huit à dix athlètes à soccuper. Donc ladrénaline est bien là. Je vis beaucoup avec mes tireurs, et cest ce côté aussi qui est très passionnant. Dans ce métier, ce qui est dur cest quil faut se mettre au niveau de chacun de nos tireurs. Ils ont des jeux différents, une approche différente, des personnalités différentes, ce qui est à la fois enrichissant et très prenant.
Vous ne regrettez pas votre carrière dathlète ?
- Cest complètement différent. Je ne regrette pas ce que jai déjà vécu en tant que compétiteur. Cest clair que jaurais bien voulu être à leur place aujourdhui. Mais jai vécu ma vie dathlète, et maintenant je donne autre chose. Je donne ce que je veux avant tout donner cest du plaisir à mes athlètes. Jessaie de faire en sorte quils ressentent autant dadrénaline que jai pu ressentir, et une partie du boulot sera effectuée.
Votre expérience, votre palmarès vous ont-ils permis dêtre plus reconnu par les athlètes ?
- Cela peut aider, mais les médailles ne font pas la fonction. Cela peut donner une légitimité quand on se trouve au bord de la piste, lors des entraînements. Mais on peut être un très bon tireur et un très mauvais entraîneur. Jessaie donc de devenir à présent un bon entraîneur, cest mon but.
Quel regard portez-vous sur lescrime daujourdhui ?
- Lescrime a beaucoup évolué ces dernières années. De nombreuses nations ont émergé comme les pays asiatiques, lAmérique, et il faut donc que nous soyons vigilants pour lavenir, car si lon reste sur nos acquis, on risque de déchanter assez rapidement. Cest pas parce que lon a gagné des médailles il y a dix ans que lon va encore en gagner aujourdhui, et ça cest un vrai travail à faire auprès des jeunes. Les jeunes peuvent exister car ils ont le vent dans le dos, mais aujourdhui ils nont encore rien montré. Ils ne peuvent pas vivre avec le passé des autres. Cest à eux décrire leur histoire, daller chercher des médailles.
Vous auriez aimé concourir dans un tel cadre ?
- Cest clair que cela donne envie, on a limpression de se retrouver aux Jeux Olympiques. Cet aspect prestigieux, cest beau, grand, il est évident que jaurais aimé être là en tant quathlète. Être au milieu de la piste, gueuler et savourer un titre ici, cela doit procurer de belles sensations. Quant à la pression, quelle soit à Paris ou ailleurs
A Londres (ndlr ; lors des JO 2012) il y aura beaucoup plus de pression.
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