Cet article date de plus d'onze ans.

Mondiaux : les Fleurettistes françaises en argent

Battues en finales de l'épreuve par équipes dames de fleuret par l'Italie, les fleurettistes françaises ont décroché la première médaille du clan tricolore aux Championnats du monde d'escrime à Budapest, éloignant quelque peu le traumatisme des jeux Olympiques de Londres. Ysaora Thibus, Corinne Maitrejean, Astrid Guyart et Anita Blaze n'ont rien pu faire face aux championnes olympiques italiennes à Londres. Une lourde défaite (45 touches à 18) contre une Squadra Azzurra emmenée par Elisa di Francesca, Arianna Errigo, Valentina Vezzali et Carolina Erba qui récupère son bien perdu à domicile à Catane en 2011 face aux Russes.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Au moins l'escrime française ne reviendra pas "fanny" de Budapest et ne réitèrera pas la "performance" des JO de Londres. Le titre mondial était sans doute trop haut pour les Françaises face à des Italiennes revanchardes, après leur finale mondiale perdue chez elles à Catane en 2011, et championnes olympique en titre. Cela s'est traduit au tableau d'affichage. Dans une finale à sens unique, la première depuis 1955 pour des fleurettistes bleues par équipes, les Françaises ont vite lâché l'affaire,  menée 10-4 puis 20-7, les Italiennes, ont paru sur  un nuage tout au long de la compétition s'imposant avec un marge stratosphérique en quart de finale (45-20 contre la Chine), en demi-finale (45-19 contre la Corée du Sud) puis en finale. La légende du fleuret Valentina  Vezzali, remplaçante en quarts, demis et finale, a toute de même conquis son 8e  titre mondial, individuel et par équipes compris.

"On est vice-championne du monde, quelque chose que l'on n'avait jamais  fait. Ca reste extraordinaire", s'est exclamé Corinne Maitrejean, l'aînée d'un  groupe qui vit bien ensemble. Elle décroche sa deuxième médaille mondiale par  équipes après le bronze de Leipzig (Allemagne) en 2005. "La différence avec 2005, c'est que là, on était attendues. Sur chaque  coupe du monde, on a fait un podium. Aujourd'hui on a été dans la continuité de  la saison", a estimé Astrid Guyart, également de l'aventure à Leipzig. Pour les Françaises, la grande performance avait été réalisée en  demi-finale contre des Russes, qui avaient placé une de leurs escrimeuses sur  le podium en individuel à Budapest (Inna Deriglazova en bronze).

Le retour de Maitrejean

"On a trouvé des guerrières, dans leur tête, elles savaient qu'elles  pouvaient les battre. On restait sur trois victoires contre elles", a apprécié  Emeric Clos, entraîneur national adjoint des équipes de France de fleuret . Les  tricolores avaient en effet battu les Russses deux fois en demi-finale des  championnats d'Europe, en juin dernier et en 2012. "Contre les Russes, à aucun moment on s'est senti en danger, ça peut  paraître prétentieux, mais on l'a senti comme ça. Malgré les fautes  d'arbitrage, on savait que Corinne sur le dernier relais, elle allait le  faire", a-t-il ajouté. Pourtant la situation était plutôt mal engagée avec un retard de 3 touches  pour la Lyonnaise avant le dernier relais. C'était son compter sur un  incroyable retour pour terminer le match avec deux touches d'avance et doucher  les espoirs des centaines de Russes massées dans la Syma Arena. Cette médaille d'argent, décrochée au cours de la première finale pour des  fleurettistes féminines par équipes depuis 1955 sur des championnats du monde,  "vient récompenser une super saison", comme le dit l'entraîneur adjoint  national.

Les fleurettistes ont en effet enchaîné cinq finales, dont une victoire, en  Coupe du monde, une médaille d'argent aux championnats d'Europe en juin et  désormais un titre de vice-championne du monde. Pour l'équipe de France, cette médaille pourrait marquer le point de départ  d'une série avec à l'esprit la volonté d'effacer le cuisant échec des jeux  Olympiques de Londres en 2012 (zéro médaille). Les sabreurs Vincent Anstett, Boladé Apithy, Nicolas Rousset et Julien  Médard se sont inclinés de très peu (45-40) face aux Hongrois du champion  olympique Aron Szilagyi, mais faisaient figure d'outsiders, dans un tournoi  remporté par la Russie. Ce ne sera pas le cas des épéistes chez les messieurs, engagés dimanche et  qui auront une revanche à prendre sur leur épreuve individuelle, où ils sont  passés à côté. Une deuxième médaille pourrait définitivement laisser le  souvenir de Londres loin derrière l'escrime française.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.