Mondiaux : les Fleurettistes françaises en argent
Au moins l'escrime française ne reviendra pas "fanny" de Budapest et ne réitèrera pas la "performance" des JO de Londres. Le titre mondial était sans doute trop haut pour les Françaises face à des Italiennes revanchardes, après leur finale mondiale perdue chez elles à Catane en 2011, et championnes olympique en titre. Cela s'est traduit au tableau d'affichage. Dans une finale à sens unique, la première depuis 1955 pour des fleurettistes bleues par équipes, les Françaises ont vite lâché l'affaire, menée 10-4 puis 20-7, les Italiennes, ont paru sur un nuage tout au long de la compétition s'imposant avec un marge stratosphérique en quart de finale (45-20 contre la Chine), en demi-finale (45-19 contre la Corée du Sud) puis en finale. La légende du fleuret Valentina Vezzali, remplaçante en quarts, demis et finale, a toute de même conquis son 8e titre mondial, individuel et par équipes compris.
"On est vice-championne du monde, quelque chose que l'on n'avait jamais fait. Ca reste extraordinaire", s'est exclamé Corinne Maitrejean, l'aînée d'un groupe qui vit bien ensemble. Elle décroche sa deuxième médaille mondiale par équipes après le bronze de Leipzig (Allemagne) en 2005. "La différence avec 2005, c'est que là, on était attendues. Sur chaque coupe du monde, on a fait un podium. Aujourd'hui on a été dans la continuité de la saison", a estimé Astrid Guyart, également de l'aventure à Leipzig. Pour les Françaises, la grande performance avait été réalisée en demi-finale contre des Russes, qui avaient placé une de leurs escrimeuses sur le podium en individuel à Budapest (Inna Deriglazova en bronze).
Le retour de Maitrejean
"On a trouvé des guerrières, dans leur tête, elles savaient qu'elles pouvaient les battre. On restait sur trois victoires contre elles", a apprécié Emeric Clos, entraîneur national adjoint des équipes de France de fleuret . Les tricolores avaient en effet battu les Russses deux fois en demi-finale des championnats d'Europe, en juin dernier et en 2012. "Contre les Russes, à aucun moment on s'est senti en danger, ça peut paraître prétentieux, mais on l'a senti comme ça. Malgré les fautes d'arbitrage, on savait que Corinne sur le dernier relais, elle allait le faire", a-t-il ajouté. Pourtant la situation était plutôt mal engagée avec un retard de 3 touches pour la Lyonnaise avant le dernier relais. C'était son compter sur un incroyable retour pour terminer le match avec deux touches d'avance et doucher les espoirs des centaines de Russes massées dans la Syma Arena. Cette médaille d'argent, décrochée au cours de la première finale pour des fleurettistes féminines par équipes depuis 1955 sur des championnats du monde, "vient récompenser une super saison", comme le dit l'entraîneur adjoint national.
Les fleurettistes ont en effet enchaîné cinq finales, dont une victoire, en Coupe du monde, une médaille d'argent aux championnats d'Europe en juin et désormais un titre de vice-championne du monde. Pour l'équipe de France, cette médaille pourrait marquer le point de départ d'une série avec à l'esprit la volonté d'effacer le cuisant échec des jeux Olympiques de Londres en 2012 (zéro médaille). Les sabreurs Vincent Anstett, Boladé Apithy, Nicolas Rousset et Julien Médard se sont inclinés de très peu (45-40) face aux Hongrois du champion olympique Aron Szilagyi, mais faisaient figure d'outsiders, dans un tournoi remporté par la Russie. Ce ne sera pas le cas des épéistes chez les messieurs, engagés dimanche et qui auront une revanche à prendre sur leur épreuve individuelle, où ils sont passés à côté. Une deuxième médaille pourrait définitivement laisser le souvenir de Londres loin derrière l'escrime française.
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