Entraîneur-joueur : la fausse bonne idée
C'est une particularité dans le monde du football qui permet à ce sport d'être toujours aussi exceptionnel. La casquette d’entraîneur-joueur est une mode de plus en plus dépassée mais certains irréductibles persistent. Tradition britannique à la base, c'est le grand Kenny Dalglish qui a été l'un des précurseurs. En 1985, l'Écossais accepte de devenir entraîneur-joueur à Liverpool juste après le drame du Heysel. Dès sa première saison, il permet aux Reds de réaliser un doublé Championnat - FA Cup, en inscrivant lui-même le but du titre, face aux Blues de Chelsea. Il décide finalement de raccrocher les crampons mais remporte quand même deux autres titres (1988, 1990). Sacré Dalglish !
Une mode qui n'a pas réussi aux Français
La légende Guy Roux a été le premier grand nom a testé dans l'Hexagone ce statut si particulier. Bingo, Auxerre fait un bond en avant dans les années 60 et se rapproche de la première division. En 1977, après une carrière exceptionnelle avec les Verts, Jean-Michel Larqué est nommé entraîneur du PSG à seulement 29 ans, devenant l'un des coachs les plus jeunes du championnat français. Il décide très rapidement de rechausser ses crampons au vu des grosses difficultés des Parisiens. Un retour finalement quelconque pour Larqué qui ne permettra pas au club de la capitale de faire mieux que onzième, sans le moindre titre. Après un changement de présidence et l'arrivée de Francis Borelli, il est poussé vers la sortie et redevient un joueur comme un autre qui mettra un terme à sa carrière seulement deux ans plus tard. De son côté, Jean-Guy Wallemme n'a pas non plus connu un grand succès avec sa casquette d’entraîneur-joueur à Saint-Etienne pour la saison 2000-2001. Il ne peut éviter la relégation du club stéphanois et laisse sa place à Alain Michel à peine six mois après son arrivée.
Des stars en fin de carrière
Grand joueur ne veut pas forcément dire grand entraîneur et ce poste encore plus spécifique d’entraîneur-joueur en est la preuve parfaite. Ces dernières années, la mode est devenue quelque peu dépassée au haut niveau. L’exigence des matches et l'esprit tactique de plus en plus important a donc raréfié ce statut. Ce sont surtout des légendes du ballon rond qui l’utilisent. En 2012, Edgar Davids, l'Hollandais aux lunettes, devient à 39 ans le nouvel entraîneur-joueur du Barnet FC en D4 anglaise. Le club termine à la 23e et avant dernière place, synonyme de relégation en D5 anglaise. Marco Matterazi, Gennaro Gattuso ou encore Nicolas Anelka ont tous essayé l'expérience avec toujours la même issue : un véritable fiasco. Pourtant on ne parle là que de légendes du football européen.
Dernier en date c'est Vincent Kompany qui l'été dernier quitte Manchester City après un nouveau titre de champion avec Pep Guardiola. Le Belge décide de revenir dans son pays natal et rejoint Anderlecht. Accueilli en véritable star, sa nouvelle aventure d’entraîneur-joueur dans le club de ses débuts tourne court. Au bout de 4 matches et avec seulement 2 points pris, le club de la région bruxelloise décide de modifier son organigramme et l'ancien défenseur des Skyblues conserve seulement le capitanat.
Wayne Rooney sait qu'il a choisi un chemin plus que compliqué. Mais pour l'instant son arrivée est une réussite en terme de résultats. Même si Derby County n'est que 13e de Championship (2e division anglaise), le club a enregistré 7 victoires pour 3 défaites depuis que la légende des Red Devils a fait son retour outre-Manche. Surtout son statut d'entraîneur adjoint de Philippe Cocu lui permet de s'affirmer tactiquement et de laisser toute la pression à son supérieur néerlandais. Ce soir "l'infernal Wayne Rooney" aura donc à cœur de démontrer ses nouvelles compétences au 5e tour de la FA Cup face à Manchester United, son club où il pourrait prendre le banc de touche dans un futur proche...
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