: Édito Abstinence
"La nature a horreur du vide". Aristote avait bien raison. Bon d'accord, en disant cela, le philosophe grec ne parlait certainement pas de l'annulation du derby AEK Athènes-Olympiakos pour cause de coronavirus. Mais ses mots sont plus que jamais d'actualité et peuvent s'adresser à tous ceux qui se retrouvent désemparés devant la disparition pure et simple de toute actualité sportive.
Si cette dernière était une drogue dont on doit désormais se passer, on serait nombreux en rehab. Surtout que le manque crée l'envie et que l'on en est qu'aux premiers jours de sevrage. Il n'y a plus l'excitation des matchs à venir, la tension pendant ceux-ci, l'exultation ou la détresse selon le résultat final. Il n'y a plus d'adrénaline. Il n'y a plus ces débats autour de la machine à café sur la VAR, sur le dernier but de Ronaldo, sur oui mais de toute façon Messi est meilleur.
Système D
Il n'y aura plus ces discussions de bars qui ramènent le sport à sa vraie nature de distraction populaire. Il n'y a déjà plus de bars ouverts d'ailleurs... Alors quoi ? Il faut vivre sans sport ? Par les temps qui courent, vivre c'est déjà pas mal alors ce n'est pas la peine de dramatiser plus qu'elle ne devrait l'être une éventuelle annulation de Roland-Garros. Et puis c'est dans la nature de l'homme de trouver des solutions. Ou en tout cas des palliatifs.
Une chaine italienne rediffuse actuellement les matchs de la Coupe du monde de foot 2006, remportée par la Squadra, pour remonter le moral de ses compatriotes. Bonne idée. Et ça pourrait même marcher chez nous, à condition de s'arrêter à la finale. Sinon, il nous reste toujours Youtube pour voir, revoir et se souvenir de la beauté des gestes. La magie du direct attendra. Et, pour ceux qui ne conçoivent le sport que dans l'instant, qui veulent continuer à vibrer en live, voire pimenter l'enjeu en pariant, il reste un espoir : les courses hippiques ! Celles-ci sont, jusqu'à nouvel ordre et à condition de huis-clos, maintenues. C'est sur quel canal Equidia ?
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