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Dusautoir sort de son silence

Capitaine silencieux depuis la claque reçue contre l'Australie (59-16), Thierry Dusautoir a pris la parole dans L'Equipe en affirmant rester "solidaire des coaches, même s'il y a clairement des choses à faire évoluer". Le 3e ligne ne se voile pas la face en avouant que "quand on prend 60 points, ce serait trop facile pour les joueurs de dire que les coaches sont les seuls fautifs". "Je dois faire une autocritique en tant que joueur comme en tant que capitaine".
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Thierry Dusautoir

Pendant quinze jours il n'a pas parlé. Un voyage à l'étranger, loin des polémiques nées de la déroute contre les Wallabies. Certains auraient aimé entendre le capitaine de cette équipe qui n'a pas su limiter la casse face à la marée jaune, alors même que les rumeurs faisaient état de mises au point entre cadres et staff de l'équipe de France au lendemain du terrible (59-16). Finalement, Thierry Dusautoir a rompu le silence lors d'une interview dans L'Equipe, sans pour autant changer sa ligne de conduite: "Moi, je reste solidaire des coaches, même s'il y a clairement des choses à faire évoluer. (...) Dans l'absolu, je répète ce que j'ai dit à mes coéquipiers pendant le match contre l'Australie: Nous sommes tous dans le même bateau et, pour s'en sortir, il faut rester solidaires." Si ça n'a pas été entendu sur le terrain, j'espère que ça le sera aujourd'hui", lance-t-il. Le joueur de devoir veut maintenir le cap collectif, et ne goûte guère les rumeurs sorties de la réunion avec le staff: "J'aurais préféré que ce qui s'est dit à cette réunion reste entre nous. (...) Pour qu'on prenne des coups ensemble et qu'on ait la faculté de réagir ensemble lors des prochaines échéances."

Reste que dans la tourmente, sur le terrain, personne n'a été capable de trouver une tactique pour éviter le naufrage. Aucun cadre, ni même le capitaine, ce qui a valu un début de remise en cause du rôle de Thierry Dusautoir sur le pré: "Ca dépend par qui je suis remis en cause. Si c'est par des journalistes, ça va. Mais si c'est par des coéquipiers, c'est beaucoup plus grave. Pour l'instant, rien ne m'a été dit dans ce sens. Je vais avoir une conversation avec les entraîneurs dans les jours qui viennent et, s'il y a vraiment dans le groupe le sentiment que je ne suis pas un bon leader pour cette équipe, je ne le serai plus." Et le Toulousain est prêt à se regarder dans la glace: "Sur la seconde période, face aux Australiens, quand on a pris la marée, j'ai dit des choses. Etaient-ce les bonnes ? Je me pose bien sûr des questions. (...) Je pense que je doit faire une autocritique en tant que joueur comme en tant que capitaine." Et Thierry Dusautoir revient rapidement aux fondamentaux du jeu et de son état d'esprit, le collectif: "S'il y avait le moindre malaise avec la responsabilité qui m'a été confiée, je passerais le flambeau à un autre leader, pour le bien de l'équipe. Parce que c'est ça le plus important." Et de conclure: "Des enseignements vont être tirés. J'espère qu'on le fera ensemble. Il n'y a pas d'autre issue. Quoi qu'il arrive, l'équipe de France ira à la Coupe du monde et il faut qu'elle y fasse bonne figure." Mais le chantier est immense, et le temps est limité. Il ne reste que dix mois jusqu'au début de la Coupe du monde.

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