Les liens d'Armstrong avec Sarkozy ont-ils retardé l'enquête antidopage ?
L'ancien patron de l'antidopage français regrette "trop de lenteurs " dans la recherche de la vérité sur Lance Armstrong. Le septuple vainqueur du Tour de France fait l'objet de soupçons depuis au moins 2005 (un article de l'Equipe sur des analyses de 1999). Mais l'agence américaine antidopage vient seulement d'ouvrir une procédure formelle, après l'échec d'une enquête pénale.
Elle porte en particulier sur le retour du champion cycliste en 2009-2010. "A l'époque il était fréquemment reçu par le président de République, ça
n'était pas évident de poser des questions quand l'autorité publique
n'acceptait pas trop ce type de questions ", se souvient Pierre Bordry, qui dirigeait alors l'agence française de lutte antidopage.
Analyse proposées, analyses refusées
Nicolas Sarkozy et Lance Armstrong étaient par exemple apparus côte-à-côte pour une interview à France Télévisions, le 22 juillet 2010, à l'arrivée de l'étape Pau-col du Tourmalet. Le président de la République y défendait "ce cyclisme qui a été tellement critiqué pendant tant d'années alors que c'est un sport extrêmement exigeant. Il fallait faire le travail pour nettoyer le dopage, mais ce sont des gens admirables, des gens simples, courageux, qui donnent une très belle image du sport ".
Pierre Bordry rappelle aussi avoir offert à Armstrong l'occasion de blanchir sa réputation : "Je lui avais proposé de refaire l'analyse des échantillons que nous avons conservés. Il a répondu que cela n'était pas utile. C'est dommage, nous aurions clarifié la situation depuis longtemps - et peut-être qu'on lui aurait donné raison ".
L'AFLD entretenait aussi "de 2005 à 2010 " des "contacts permanents " avec l'agence américaine antidopage, à l'origine de la nouvelle enquête.
"Des accusations sans preuve, motivées par le dépit" - Lance Armstrong
Dans sa réaction publiée sur son site internet (en anglais), Lance Armstrong réfute catégoriquement s'être dopé. "Il s'agit d'accusations sans preuve, motivées par le dépit, soutenues par des témoignages obtenus en échange de promesses d'immunité et d'anonymat. Je ne me suis jamais dopé et, au contraire de beaucoup de mes accusateurs, je participe à des compétitions d'endurance depuis 25 ans sans écart de performance. Je me suis soumis à plus de 500 tests antidopage et pas un n'a été positif".
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