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Dopage organisé aux JO de Sotchi : le patron du laboratoire russe déballe tout

Après le scandale du dopage dans l'athlétisme russe, voilà peut-être le scandale du dopage aux jeux olympiques de Sotchi. La Russie a d'ailleurs terminé en tête au tableau des médailles. Mais dans quelles conditions? Le New York Times a publié des révélations spectaculaires, les confessions d'un médecin au cœur du système. Le Kremlin a dénoncé les "calomnies d'un transfuge".
Article rédigé par Frédéric Carbonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Grigory Rodchenkov a notamment mis en cause des skieurs de fond russes © REUTERS / Michael Dalder)

L'homme qui décrit ce dopage généralisé des athlètes russes aux jeux de Sotchi est le mieux placé pour savoir de quoi il parle. Grigory Rodchenkov dirigeait à l'époque le laboratoire anti-dopage et il était l'interlocuteur du ministère des Sports à Moscou. Il raconte donc les cocktails à base de stéroïdes et surtout le trafic ingénieux d'échantillons d'urine la nuit dans son laboratoire pour anticiper sur les contrôles qui pourraient être effectués. Pendant des mois, des milliers de fioles propres avaient été mises de côté.

Réfugié aux Etats-Unis 

Un tiers des médaillés russes de Sotchi faisait, selon lui, partie de ce programme, des skieurs de fond et des membres de l'équipe de bobsleigh. Là où l'affaire tourne au roman d'espionnage, c'est quand ce fonctionnaire modèle décoré par Vladimir Poutine six mois avec les Jeux se retrouve lâché parce que l'agence mondiale anti-dopage s'intéresse à lui. Il prend peur, quitte la Russie et se réfugie aux Etats-Unis. C'est là qu'il raconte tout dans un documentaire qui va bientôt sortir. Sotchi dit-il c'était l'apogée d'une décennie d'efforts pour parfaire notre stratégie de dopage dans les compétitions internationales.

A Sotchi, la Russie avait obtenu 33 podiums, dont 13 titres olympiques. 

Les "calomnies d'un transfuge" pour le Kremlin

"Cela ressemble à des accusations totalement sans fondement. Elles ne sont appuyées par aucune preuve fiable ", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. "Cela ressemble tout simplement aux calomnies d'un transfuge", a-t-il ajouté, allusion à l'époque de a Guerre froide quand des espions ou des responsables soviétiques passaient à l'Ouest.

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