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Dopage : L'AMA n'a pu récupérer les données des contrôles à Moscou

Une équipe d'experts de l'Agence mondiale antidopage (AMA), envoyée à Moscou cette semaine pour récupérer les données des contrôles menés dans l'ancien laboratoire de la capitale russe, n'ont pas pu mener leur mission à bien, a annoncé l'AMA dans un communiqué.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Le logo de l'Agence Mondiale Antidopage (MARC BRAIBANT / AFP)

La récupération de ces données était une condition imposée par l'AMA en échange de sa décision controversée de lever la suspension de l'agence antidopage russe, Rusada.

Mais l'équipe de cinq experts de l'agence mondiale antidopage, arrivée à Moscou lundi, n'a pu extraire les données en question parce que les autorités russes ont exigé au dernier moment que leur équipement soit conforme à la législation russe, selon le communiqué. "L'équipe a été incapable de terminer sa mission dans le temps imparti en raison d'une question soulevée par les autorités russes, exigeant que l'équipement utilisé pour l'extraction des données soit certifié dans le cadre de la législation russe", souligne l'agence mondiale, basée à Montréal.  "Cette question n'avait pas été évoquée lors d'une réunion préliminaire le 28 novembre à Moscou, après laquelle l'AMA a renvoyé son équipe d'experts à Moscou pour récupérer les données", regrette l'agence.

Une possible nouvelle suspension de Rusada

La délégation, conduite par l'expert antidopage espagnol José Antonio Pascual, va désormais rédiger son rapport qui sera transmis au Comité de révision de la conformité de l'AMA. Ce comité indépendant se réunira les 14 et 15 janvier pour examiner les suites à donner à cette affaire, comme par exemple une nouvelle suspension de Rusada. Les recommandations de ce comité seront ensuite examinées par le Comité exécutif de l'agence. L'AMA a toutefois laissé une porte ouverte à Moscou, précisant que son équipe d'experts "se tenait prête à procéder à l'extraction de toutes les données si la question était résolue rapidement par la Russie".


L'échec de sa mission à Moscou constitue une nouvelle déconvenue pour l'AMA, qui comptait sur ces données pour éclairer un peu plus la sombre période de dopage institutionnel dans ce pays (2011-2015), et ouvrir éventuellement des procédures disciplinaires contre des sportifs. Cette étape devait être un pas important pour une résolution définitive de la crise avec la Russie, qui a démarré fin 2014 avec les premières révélations sur un système de corruption dans l'athlétisme, et qui lui a valu des sanctions depuis fin 2015, dont certaines sont toujours en cours.  Par la suite, des enquêtes à la demande de l'AMA ont dévoilé un véritable système de dopage institutionnel, avec la participation de rouages de l'Etat, dont les services secrets FSB, qui a pu toucher 30 sports et concerner un millier de sportifs, selon les conclusions du juriste canadien Richard McLaren. Accusée d'indulgence par de nombreuses fédérations ou athlètes, l'AMA avait répondu que cette nouvelle chance donnée à Moscou serait le meilleur moyen de mettre les Russes au pied du mur pour exiger l'accès aux données brutes des contrôles. 
 

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