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Dopage : 18 haltérophiles ont triché avec des sosies lors de tests d'urine

Dix-huit haltérophiles, originaires de six pays différents, sont soupçonnés d'avoir fourni de faux échantillons d'urine avec la complicité de "substituts". Selon les conclusions provisoires d'une enquête de l'Agence mondiale antidopage (AMA) publiées jeudi, des sportifs leur ressemblant ont été sollicités lors de contrôles antidopages.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (MARC BRAIBANT / AFP)

Attrape moi si tu peux ! Et l'Agence Mondiale anti-dopage les aurait attrapés. L'enquête date même de 2017. Une nouvelle méthodologie s'appuyant notamment sur des sources anonymes et des analyses d'experts a été utilisée. 

Elle a montré que certains haltérophiles ont eu recours à des athlètes leur ressemblant. Appelés des "substituts" et "s'étant fait passer pour des sportifs pendant le processus de prélèvement de l'échantillon pour faire en sorte que de l'urine propre soit fournie de manière frauduleuse", a indiqué l'agence basée à Montréal.

Dix-huit haltérophiles sont concernés

"Cette méthodologie a jusqu'à présent permis aux enquêteurs d'identifier, par l'analyse des profils d'ADN, des cas de substitution d'urine soupçonnée impliquant 18 haltérophiles provenant de six pays", explique l'AMA dans un communiqué présentant les premiers résultats de cette enquête, qui se poursuit.

"Ces cas seront transmis pour gestion des résultats à l'Agence de contrôles internationale (ACI)", à laquelle la Fédération internationale d'haltérophilie (IWF) a délégué la mise en oeuvre de son programme antidopage, précise l'AMA. L'agence ne précise ni l'identité des athlètes ni leurs pays d'origine.

"Une culture de dopage bien ancrée dans leur sport"

Le président de l'AMA, Witold Banka, s'est dit "consterné par les pratiques mises au jour par son service Renseignement et enquêtes dans le cadre de cette enquête", pour lequel il réclame plus de moyens d'investigations.

"Pendant trop longtemps, les haltérophiles propres ont dû faire face à une culture de dopage bien ancrée dans leur sport, où la promotion de la peur permettait de cacher la vérité et d'isoler les personnes qui voulaient agir correctement", poursuit M. Banka, soulignant l'importance des "lanceurs d'alerte" et des "sources confidentielles bien informées".

La fédération est dans la tourmente depuis 2016

L'IWF  (fédération d'haltérophilie) et son président démissionnaire, le Hongrois Tamas Ajan, sont au coeur d'un scandale de dopage et de corruption.

Le juriste canadien Richard Mclaren, qui avait mis en lumière en 2016 un système de dopage institutionnalisé en Russie, a rendu en juin dernier un rapport accablant pour l'IWF et son ex-patron, révélant notamment que 40 contrôles antidopage positifs avaient été "dissimulés".

Cette enquête indépendante faisait suite aux accusations de corruption et de dopage venues d'un documentaire de la chaîne allemande ARD diffusé début janvier. Ce documentaire dénonçait une "culture de la corruption" dans le monde de l'haltérophilie destinée à masquer le recours au dopage.

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