Djokovic, Nadal, et les autres
Bjorn Borg d'un côté, John McEnroe de l'autre. Ce n'est pas un retour en arrière au début des années 80, mais plutôt l'objectif de la quinzaine parisienne pour Rafael Nadal et Novak Djokovic. Avec en prime la place de N.1 mondial en jeu.
Couronné à cinq reprises ici-même, l'Espagnol peut égaler le record du Suédois, empereur de la Porte-d'Auteuil à six reprises et avoir une chance de plus de rester le maître de la terre-battue, et aussi le maître du tennis mondial. Après avoir été déchu chez lui à Madrid puis à Rome par le Serbe, il veut redevenir la machine à gagner sur terre. Mais s'imposer ici ne lui garantira pas le trône de l'ATP, car si Novak Djokovic va, pour la première fois de sa carrière en finale, même si ce dernier perd, il deviendra le nouveau N.1 mondial, après avoir battu le record de victoires consécutives sur une saison (42) de l'Américain en franchissant le stade des demi-finales. Ce ne sont que des conjectures pour le moment, car le chemin est long pour atteindre leur but.
Pour le tenant du titre d'abord, qui devra faire face aux services de John Isner (2.06m, 39e mondial) dès le 1er tour ce qui ne sera peut-être pas très agréable comme entrée en matière. Ensuite, il croisera peut-être le chemin de Nikolay Davydenko (N.30) au 3e tour. Si le Russe n'est plus aussi performant, si l'Espagnol l'a battu en trois affrontements sur terre, il reste l'un des rares joueurs à mener contre le N.1 mondial dans leurs duels (6-4). Méfiance donc. En quarts, cela pourrait être la "belle" avec Robin Soderling (N.5), vainqueur en demi-finale en 2009, vaincu en finale en 2010, Et pour aller jusqu'en finale, il faudra passer par Andy Murray (N.4), qui lui a mené la vie dure à Monte-Carlo mais qui n'a jamais atteint le dernier carré à Paris.
Pour Novak Djokovic, la vie n'est pas plus belle, même si Thiemo De Bakker (70e mondial) ne confirme pas le bien qu'il avait laissé entrevoir. Dès le 3e tour, c'est l'ogre Juan martin Del Potro (N.27), finalement apte après avoir été douteux en raison d'une blessure à une cuisse, qui pourrait lui poser de gros problèmes. Ensuite, c'est Richard Gasquet (N.14) revenu en très grande forme, puis Thomas Berdych (N.6) en quarts, et Roger Federer (N.3), ou David Ferrer (N.7), ou Gaël Monfils (N.8) en demie.
Hormis ces deux grands favoris, il faudra certainement compter avec Roger Federer. S'il n'a plus atteint une finale depuis Dubaï, qu'il n'a gagné qu'un seul tournoi (Doha), qu'il sort d'une élimination à Rome contre Richard Gasquet, et qu'on annonce son déclin, le Suisse est toujours là. En 2009, il se trouvait également "fragilisé" par ses performances à l'entame de Roland-Garros, et c'est cette année là qu'il avait décroché le dernier tournoi du Grand Chelem qui manquait à son palmarès. Ensuite, au même niveau, Andy Murray et Robin Soderling ont prouvé qu'ils pouvaient s'offrir n'importe quel membre du Top3.
Pour tous les autres, il faudra des exploits, à commencer par les Français. Le plus en forme, Richard Gasquet, n'a pas hérité d'un tableau facile avec le Brésilien Bellucci sur sa route dès le 3e tour, puis surtout Novak Djokovic en 8e de finale. Deuxième sur la liste, mais revenant de blessure, Gaël Monfils a un tableau plus aisé, a priori, pour aller en 8e où David Ferrer (N.7) pourrait être un difficile opposant. Quant à Gilles Simon (N.19), l'un des rares à ne pas être dans la moitié inférieure du tableau (celle des Djoko, Ferrer, Berdych, Federer, Gasquet...), le début devrait être à sa main mais Robin Soderling sera difficile à passer, surtout que la terre n'est pas adorée par le Niçois. Enfin, Jo-Wilfried Tsonga (N.17) se trouve au coeur de la mêlée, avec l'inconstant Andreev au 2e tour (s'il bat Serra), Wawrinka (N.15) au 3e... Avec quatre joueurs sortis des qualifications, la France aligne donc 20 représentants au 1er tour. Combien seront encore là en deuxième semaine ?
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.