Didi, l'éloge de la lenteur
Didi est un poète. Un esthète qui n'aurait plus sa place dans le football moderne. Sa conduite de balle était une caresse. Son style un mélange de calme et d'élégance. Didi n'avait rien d'un guerrier. Jamais on ne l'a vu tacler ou se jeter au sol. Pour preuve, son short et son maillot n'avaient aucune marque de terre après ses matches. On lui a d'ailleurs assez reproché lors de son passage au Real Madrid avec les Di Stefano et Puskas. Didi était un sage qui a conduit son équipe à sa première étoile en 1958. En finale contre l'hôte suédois, le Brésilien détonne. Son équipe vient de prendre un but mais lui, il remonte tranquillement le terrain, ballon en main. Didi est certain de la force de son équipe. Il sait qu'à la fin les Sud-Américains triompheront. L'histoire lui donne raison puisque le Brésil s'impose 5-2.
Idole de Pelé, inventeur de la feuille-morte
Après ses exploits suédois, on le surnomme même "Monsieur football". Quand Didi revient au pays, il est considéré comme un demi-dieu. Tout le monde s'identifie à lui jusqu'aux grands espoirs du foot brésilien. "Je ne suis rien comparé à Didi. C'est mon idole, mon modèle. Je ne lui arriverai jamais à la cheville. Les premières figurines que j'ai achetées étais des figurines de Didi." Révélation du Mondial 1958, Pelé était lui aussi sous le charme de son aîné. Sans Pelé mais avec Garrincha, Didi conserve son titre quatre plus tard au Chili. A 34 ans, il dispute sa dernière coupe du monde avec le Brésil. Les détracteurs de son jeu "en marchant" sont satisfaits. Heureusement, Didi lègue au football la frappe dite en feuille-morte. Un ballon fouetté tout en retenue qui vient mourir en douceur dans le but.
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