Des Bleus désespérants !
La rencontre a débutée par une température plutôt fraîche qui n'a pas atteint l'enthousiasme des supporters aztèques, beaucoup plus nombreux (15 000) et bruyants que les Français dans ce stade Peter Mokoba de Polokwane. Invaincue en Coupe du monde face au Mexique (5 victoires et un nul en six confrontations), l'équipe de France partait légèrement favorite. Titularisé à la place de Gourcuff, Malouda était très attendu. Dès la 3e minute, les Verts se mettaient en évidence mais Giovani, qui trouvait le poteau, était signalé en position de hors-jeu. Le rythme était alerte et l'arbitre avertissait Franco, coupable d'avoir gêné Toulalan qui voulait jouer rapidement un coup franc. Le coup franc tiré par Anelka passait largement au dessus. Dans la foulée, une passe en retrait un peu molle d'Evra contraignait Lloris à dégager en catastrophe. Avant que Perez ne capte sans souci un coup franc lointain de Ribéry, le troisième en peu de temps pour les Bleus. La défense française donnait des signes de fébrilité mais Vela, parti dans le dos de la charnière centrale, manquait son tir (9e). Deux minutes plus tard, Franco récupérait un bon ballon à l'entrée de la surface: l'attaquant mexicain se jouait de Gallas mais envoyait son tir au dessus de la transversale adverse.
Les ballons donnés par-dessus la défense tricolore mettaient Lloris très souvent à contribution ce qui ne rassurait pas trop le camp français. La bataille faisait rage dans l'entrejeu où Diaby et Toulalan avaient énormément de travail face aux alertes hommes verts. A la 19e minute, l'arrière latéral gauche du PSV Eindhoven, le remuant Vela, déclenchait une belle frappe qui passait légèrement à gauche de la cage de Lloris. Les Bleus balbutiaient leur football malgré quelques tentatives de Malouda (en débordement côté gauche) ou Ribéry (un peu dans l'axe). A la 25e minute, le joueur de Chelsea était toutefois un poil trop court pour reprendre au point de penalty un centre tenu de Toulalan qui avait débordé côté droit. Le Mexique se procurait la meilleure occasion juste avant la demi-heure de jeu: Salcido débordait côté gauche et repiquait entre Sagna et Govou, trop attentistes, avant de fixer Gallas (bien mou) puis fusiller Lloris qui annihilait cette occasion de but (28e).
"Et Tri" perdait toutefois Vela, blessé, dans la minute suivante. Cela n'empêchait pas les Mexicains de continuer à attaquer, Lloris contrant in extremis une tête de Barrera sur un nouveau bon centre de Salcido. A la 39e minute, sur un nouveau ballon haut difficile à contrôler, Giovani prenait le dessus sur Evra et tirait du gauche: le ballon passait de peu à côté du but gardé par Lloris. Et pour couronner le tout, Toulalan écopait d'un carton jaune pour une faute indiscutable, le milieu lyonnais se sacrifiant après un énième coup franc très mal tiré par Anelka, indéfendable. Un avertissement synonyme de suspension pour le match contre l'Afrique du Sud pour l'ancien Nantais.
Anelka transparent, Govou invisible
Dès l'entame de la seconde période, Raymond Domenech décidait de remplacer Anelka, transparent, par André-Pierre Gignac. Un signe qui ne trompait pas. Le Mexique continuait de produire du jeu et Toulalan sauvait les meubles (48e) avant que Moreno n'écope d'une biscotte méritée pour avoir coupé l'élan de Malouda qui filait côté gauche en contre-attaque. Les Bleus poursuivaient sur leur lancée de la première période en jouant trop bas et trop lentement pour avoir une chance de déborder cette accrocheuse formation d'Amérique centrale. Les hommes de Javier Aguirre concédaient leur première grosse occasion à la 54e, un tir puissant de Malouda qui obligeait Oscar Perez à une superbe détente. Dans la foulée, Luis Hernandez remplaçait Juarez, ce qui n'empêchait pas Ribéry de mettre de nouveau la pression sur le but adverse, Perez se montrant vigilant quoique peu académique.
Malheureusement, l'embellie ne durait pas et les Bleus continuaient à commettre des fautes qui hachaient le jeu, de plus en plus pauvre. Et ce qui devait arriver arriva. A la 64e minute, Hernandez partait à la limite du hors-jeu, dribblait Lloris et marquait dans le but vide (0-1). Un avantage logique au vu de la partie. Les Français, amorphes, semblaient totalement déboussolés. Mauvais contrôles, absences d'appels, passes ratées, tout y passait. Le sélectionneur national décidait alors de faire rentrer Valbuena à la place de Govou (totalement absent des débats) pour apporter de la vitesse. Un ultime coup de poker avant de faire tapis ? Seul un miracle paraissait pouvoir sauver les Bleus d'une nouvelle débâcle. Il n'arrivera pas. A 12 minutes du terme, le vieux Blanco inscrivait sur penalty le but du KO suite à une faute d'Abidal sur Barrera qui filait au but (0-2).
La messe était dite et les Bleus buvaient le calice jusqu'à la lie. Même si l'élimination n'est pas encore consommée, seul un concours de circonstances incroyable pourrait maintenant sauver un groupe que personne ne pleurera. Avec un sel point en deux matches, les Bleus doivent maintenant gagner 2-0 contre l'Afrique du Sud mardi en espérant que l'Uruguay s'imposera sur le même score contre le Mexique. Autant dire "Adios" tout de suite.
Réactions
Florent Malouda (attaquant français): "Il nous reste à sauver notre honneur, c'est une honte de perdre comme ça. A chaud, c'est difficile de réagir, mais quoi qu'il arrive, on ne peut pas sortir d'une compétition sans gagner un match".
Raymond Domenech (sélectionneur de l'équipe de France): "Je n'ai pas de mots, c'est une vraie déception, pour tous les gens, pour ceux qui y croyaient. Cela a basculé sur un coup du sort mais c'est comme ça, on n'a pas réussi à redresser la barre. Dommage. (Sur le jeu de la France) Si on avait de vraies explications on aurait réglé le problème. Il y a de bonnes intentions, des envies, mais il y a toujours quelque chose qui coince, qui n'a pas réussi à se mettre en place, à fonctionner. C'est vraiment plus qu'une déception... Je n'ai pas de mots pour le moment. Je suis comme tous les spectateurs, les Français, c'est plus que décevant. Autant quelques fois j'ai des capacités de réaction, là je n'ai rien à dire. Pour le moment je ne sais pas (ce que je vais dire à mes joueurs). Cela tient maintenant du miracle, il va falloir être costaud, au moins jouer pour l'honneur. On doit au moins montrer quelque chose sur ce dernier match (contre l'Afrique du Sud, ndlr). Quand cela dépend des autres, on n'a plus rien à dire."
Javier Aguirre (sélectionneur du Mexique): "Ca a été un match très équilibré, dans lequel le premier qui allait marquer devait gagner. Ca a été une victoire très difficile, très dure pour nous. Les Français nous ont pressés dès le début du match et la première période a été très difficile pour nous. Ca a été plus facile en deuxième période. Ca fait trois mois que nous sommes ensemble, l'équipe est bien rodée, et avec le potentiel offensif qui est le nôtre, on essaie toujours de bousculer l'adversaire. Il nous reste maintenant 90 minutes, contre l'Uruguay, pour atteindre notre premier objectif, la qualification (pour les 8es de finale)."
Les quatre équipes du groupe A encore en course
L'Uruguay sera sûre d'être qualifiée en cas de:
. Victoire ou nul face au Mexique (quel que soit le résultat de France-Afrique du Sud)
Le Mexique sera sûr d'être qualifié en cas de:
. Victoire ou nul face à l'Uruguay (quel que soit le résultat de France-Afrique du Sud)
La France sera qualifiée en cas de:
. Victoire sur l'Afrique du Sud couplée à un succès de l'Uruguay ou du Mexique, à condition que la différence de buts soit favorable (La France a actuellement une différence de -2, contre +3 à l'Uruguay et +2 au Mexique).
L'Afrique du Sud sera qualifiée en cas de:
. Victoire sur la France couplée à un succès de l'Uruguay ou du Mexique, à condition que la différence de buts soit favorable (L'Afrique du Sud a actuellement une différence de -3).
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