Dernière chance pour Annecy 2018
"Le dossier est bon, nous sommes prêts", avait jugé la semaine dernière l'homme d'affaires, en poste depuis moins d'un mois, lors de sa première conférence de presse parisienne en tant que patron d'Annecy 2018. Parachuté à la tête de l'organigramme après le départ d'Edgar Grospiron, Charles Beigbeder a tout de suite pris la mesure de l'importance de cette visite pour une candidature qui est loin d'être favorite derrière Pyeongchang (Corée du Sud) et Munich (Allemagne). Les "présentations magistrales correspondant aux 17 thèmes de la candidature" se tiendront cette semaine et il faudra convaincre les membres du CIO.
Parmi ceux-ci, Jean-Claude Killy qui fera la promotion de la candidature auprès de ses collègues. Sur le plan financier, la situation du dossier s'est légèrement améliorée avec le chèque (prévu) de 2,4 millions d'euros signé par la Caisse des dépôts et consignations. "Nous en sommes à 21 millions d'euros. Nous pouvons aller jusqu'à Durban (théâtre de l'élection le 6 juillet) comme ça mais on serait plus performant avec plus d'argent", a souligné Charles Beigbeder qui doit faire face à un autre problème: l'opposition de certains habitants.
Les anti-JO se manifestent
Des tags anti-JO ont été inscrits dimanche sur les vitrines de la boutique officielle du comité Annecy 2018. La veille, quelque 150 manifestants s'étaient rassemblés dans le calme à Annecy pour protester contre la candidature de la ville à l'organisation des JO d'hiver de 2018, selon la police. "No JO", pouvait-on y lire en lettres noires. Des tags similaires ont également été réalisés dans les rues d'Annecy-le-Vieux, banlieue d'Annecy, où la gendarmerie a annoncé un renforcement de ses patrouilles.
"Je déplore ces dégradations. Une enquête est en cours. Ma porte est toujours ouverte pour la discussion", a réagi le député-maire d'Annecy-le-Vieux et président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, fervent défenseur de la candidature. Plusieurs ministres doivent faire le déplacement à Annecy pour rencontrer les membres de la commission d'évaluation du CIO pendant leur inspection dans la ville candidate. La venue de Nicolas Sarkozy est même évoquée. La ville-hôte sera désignée par le CIO en juillet 2011.
Lagarde, Fillon, Killy en VRP
Christine Lagarde, ministre de l'économie, annoncée vendredi, Brice Hortefeux (intérieur), Frédéric Lefebvre (tourisme) et bien sûr Chantal Jouanno la ministre des sports, viendront épauler les experts locaux alors que François Fillon accueillera la commission dès mardi. La venue de Nicolas Sarkozy jeudi n'a pas été confirmée. Une mauvaise performance d'Annecy durant les quatre jours d'auditions enterrerait définitivement un dossier cabossé par plusieurs accidents de parcours. A l'inverse, une démonstration brillante n'assurerait pas son succès. Elle est néanmoins un pré-requis pour conserver l'intégrité de ses chances jusqu'au 6 juillet, date de l'élection à Durban.
Les points de la candidature d'Annecy:
Les sites:
Le concept originel proposait une dizaine de sites répartis sur l'ensemble du territoire de la Haute-Savoie. Ce projet dispersé a été vivement critiqué par le CIO au moment d'une première évaluation, en juin dernier. Les organisateurs ont donc resserré les sites autour de deux pôles: Annecy et Chamonix. L'ensemble des sites est rassemblé dans un rayon de 33 km. Contrairement aux autres candidatures ou aux Jeux passés, les deux pôles ne sont pas dédiés l'un aux sports de neige, l'autre à ceux de glace. La zone d'Annecy en effet, accueillerait aussi bien les épreuves de patinage que de ski de fond, tandis que celle de Chamonix aurait également des sports de glace avec le hockey, plus le ski alpin et le snowboard. Seule installation située hors zone, la piste de bobsleigh de la Plagne, conçue pour les jeux Olympiques d'Albertville en 1992 serait réutilisée afin d'éviter les coûts de construction d'une nouvelle piste qui deviendrait un éléphant blanc selon la terminologie olympique.
Les villages:
Ils seraient deux, l'un à Annecy, l'autre à Chamonix. 95 % des athlètes seraient hébergés à moins de 20 minutes de leur site de compétition.
Budget de la candidature: 21 millions de dollars -15,5 millions d'euros- (33% de fonds privés)
Infrastructures à construire: 80% des infrastructures existent déjà. Ne restent à construire "que" deux patinoires et un anneau de vitesse.
Candidatures concurrentes: Pyeongchang (Corée du Sud), Munich (Allemagne)
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