Dans un nouveau documentaire, ARD accuse la Russie d'un système de "dopage contrôlé par l’Etat"
ARD n’en est pas à son premier documentaire choc visant l’athlétisme russe. En décembre 2014, un reportage diffusé sur sa chaîne avait révélé l’ampleur du dopage dans ce milieu, ce qui avait poussé l’Agence mondiale antidopage a mené une enquête. Cette enquête avait mené à un rapport choc, dénonçant un "système généralisé" de dopage en Russie. Cela avait mené l’IAAF à se prononcer en faveur d’une suspension provisoire de la fédération russe pour l’ensemble des compétitions internationales.
En mars, la fédération internationale d’athlétisme avait rendu un rapport dans lequel elle dénotait un « progrès considérable » de la part de la Russie, tout en restant prudente en signalant qu’il restait "un travail significatif" à accomplir "pour remplir les critères permettant une réhabilitation". Ce nouveau documentaire diffusé par ARD ce mercredi en deuxième partie de soirée, est à nouveau porteur d’accusations lourdes envers la Russie, dénonçant un système de "dopage contrôlé par l’Etat", avec l’intervention directe de Moscou.
La chaîne allemande compte dévoiler des documents affirmant que le ministre russe des Sports, Vitali Moutko, "a empêché la publication du contrôle positif d'un footballeur" de première division russe. Le reportage affirme par la même occasion que "des entraîneurs d'athlétisme convaincus de dopage et suspendus à vie entraînent toujours des athlètes de premier plan".
Firova en faveur d'un dopage légalisé
ARD explique dans un communiqué avoir fourni les éléments de son documentaire à l’IAAF avant sa diffusion. La fédération présidée par Coe avait répondu dans une lettre datant du 1er juin qu’il s’agissait « d'une affaire très sérieuse" et "d'une question urgente" suscitant "une grave inquiétude".
Les déclarations récentes de la triple médaillée olympique Tatyana Firova ne penchent pas en faveur d’une réhabilitation… La spécialiste russe du 400m a accordé une interview à Sky News ce mardi, où elle se demande pourquoi les athlètes n’ont pas le droit de prendre de substances dopantes : "Une personne lambda peut prendre des produits interdits si elle le veut. Alors pourquoi les athlètes ne peuvent-ils pas en faire de même ? Par quel autre moyen pouvons-nous sinon accomplir des performances de haut niveau ?"
Alors qu’elle est sous le coup d’une suspension pour Rio, qui serait un gros coup dur pour l’athlétisme russe, toujours bien classé au tableau des médailles, Moscou affirme avoir fait les efforts nécessaires. Des cours obligatoires sur la lutte antidopage ont été crées, et un projet de loi a été pensé pour transformer toute prise de produits dopants en délit criminel. C’est le 17 juin prochain que la Russie saura si sa suspension de toutes compétitions internationales est suspendue ou non. Nu doute que ce reportage diffusé ce mercredi pour faire pencher la balance…
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