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Dans les coulisses de l'équipe de France masculine

Directeur des équipes de France masculines de ski alpin, Gilles Brenier est bien placé pour évoquer cette nouvelle saison qui débute ce week-end. Entre l'hécatombe de blessés (Grange, Lizeroux, Pinturault, Théaux, Missilier), le début des courses de Coupe du monde, les prochains championnats du monde à Schladming et, en 2014, les Jeux Olympiques à Sotchi, il dévoile trois axes du travail: le suivi des blessés, la mentalité de groupe et l'anticipation des événements.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Gilles Brenier (à droite), directeur des équipes de France hommes

La cascade de blessures et l'impact sur la préparation

"C’est sûr que ce n’est pas si facile que si on avait toutes nos troupes, rien que sur le plan de l’émulation à l’entraînement. Mais nous avons une équipe mâture, avec des coureurs ayant de l’expérience comme Cyprien Richard ou Thomas Fanara. C’est vrai que nous avons eu une période de préparation quand même importante, et dans l’ensemble, cela s’est bien passé. Il y a un groupe qui permet d’éponger la situation et le manque de certains coureurs. Mais c’est toujours mieux quand les leaders sont là, car ils tirent vers le haut. On a maintenant un bon système de préparation, de "ré-athlétisation" avec un préparateur physique qui s’occupe spécialement des blessés, qui les remet physiquement à leur meilleur niveau. C’est important en ski de réattaquer quand ça va bien physiquement. En travaillant de cette manière, on s’aperçoit qu’ils reviennent très vite. On a l’exemple de Jean-Baptiste (Grange), qui avait gagné Levi sur sa course de rentrée après son premier genou. Mais dans la gestion, ce n’est pas toujours facile."

La notion d'équipe dans un sport individuel

"S’entraîner individuellement est difficile car il y a beaucoup de paramètres à gérer (mise en place, accès dans les stations, les pistes…). Cela peut être une bonne chose à un moment d’être tout seul, quand on est aguerri et beaucoup d’expérience, mais le travail d’équipe est très important. On a réussi à créer cet état d’esprit au sein de l’équipe, qui fait que tout le monde sait qu’il peut tirer quelque chose de son voisin. L’émulation est saine, sans jalousie. Notre combat, c’est contre les skieurs étrangers durant tout l’hiver. Plus l’équipe est forte, plus l’individualité est forte ce qui amène les autres à être plus performants…"

L'enchaînement des objectifs entre Coupe du monde, Mondiaux et Jeux Olympiques

"On essaye de les préparer pour qu’ils aient leur pic de forme au moment des grands championnats. Mais cela n’empêche pas d’être présent dès le début de la saison. Sölden n’est pas un objectif prioritaire, je ne vous le cache pas. On y sera en forme, on y va pour voir ce qui se passe notamment parce qu’il y a de nouveaux matériels en géant. La hiérarchie mondiale va peut-être être bousculée un peu. Mais derrière, nous aurons du temps pour travailler puisque le deuxième géant est à Beaver Creek un mois après. Nous avons deux grosses années, et nous construisons donc sur deux ans. Si on fait de bons championnats du monde, cela permet d’être ambitieux pour Sotchi. C’est important de faire une grosse saison cette année. On sait très bien que les ordres de départ sont déterminés par les classements. Donc on est obligé d’être ambitieux. Il faut qu’on soit performant dès maintenant."

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