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Wiggins lave plus blanc

Dans le sillage de la victoire du repenti David Millar, et alors qu'il participe à redonner ses lettres de noblesse au cyclisme britannique, le maillot jaune Bradely Wiggins aborde la question du dopage dans une interview au quotidien anglais The Guardian, estimant qu'il lui était impossible de se doper sous peine de "tout perdre".
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le Britannique Bradley Wiggins

"Il y a eu une ou deux questions posées sur le dopage cette semaine et je ne pense pas avoir donné une réponse complète", déclare Wiggins , 32 ans, qui dit n'avoir pas accepté certains sous-entendus à propos de sa domination et de celle de son équipe Sky. "Je comprends pourquoi on me pose ces questions étant donnée l'histoire récente de ce sport, mais cela m'agace toujours autant...C'est difficile de savoir quoi dire une demi-heure après avoir terminé une des étapes les plus difficiles que vous ayez disputées, quand vous êtes épuisé", continue le coureur. (...) "Ces insinuations me mettent en colère".

Moralement inacceptable en Grande-Bretagne

Wiggins explique qu'il a très mal vécu dans sa carrière l'épisode de son ex-équipe Cofidis, lorsque celle-ci dut quitter le Tour en 2007 et le malaise qui a suivi. Le dopage m'a directement affecté" explique-t-ilAujourd'hui, il ne faut pas selonl ui  immédiatement émettre des doutes dès que l'on a un résultat. "Mes résultats dans le passé, à un moment où je n'étais pas aussi concentré que maintenant sur les courses, prouvent que j'avais déjà le moteur... Si j'avais le sentiment qu'il fallait que je prenne de la dope, je préférerais m'arrêter demain." 

"Je sais exactement pourquoi je ne veux pas de dopage, poursuit Wiggins. "Pour commencer, je suis arrivé au professionnalisme sur route par un chemin différent d'un tas de coureurs (il vient de la piste). La culture cycliste n'est pas la même en Grande-Bretagne où le dopage n'est moralement pas acceptable. Je suis né en Belgique mais j'ai grandi dans un environnement britannique (...) Je n'aime pas ce que les gens disent. L'attitude à l'égard du dopage au Royaume-Uni n'est pas la même qu'en Italie ou en France, où un coureur comme Richard Virenque peut se doper, être pris, être interdit, revenir et être un héros national", ajoute le coureur anglais qui ne mâche pas ses mots.

Et puis sur un ton plus personnel, et moins véhément, il livre surtout sa réalité: "Je ne peux pas me doper car j'y perdrais tout. Si je prenais des produits dopants je risquerais de perdre ma réputation, mes revenus, mon mariage, ma famille, ma maison, mes titres". Dont acte.

Il n'empêche que depuis tellement d'années maintenant la suspicion est telle que les coureurs se sentent parfois contraints de s'expliquer. D'autant qu'on a souvent glorifié de présumés champions, sur leurs exploits en mettant de côté toutes les incohérences dans leurs progressions physiques et toutes les informations concernant d'éventuelles cas de dopage avec qu'ils ne soient rattrapés par la patrouille. Il ne fallait alors conserver que le spectacle. Pour éviter que ces rumeurs persistent, dans la continuité de sa déclaration à la presse, Bradley Wiggins enfonçait le clou à son arrivée à l'étape d'Annonay: "J'ai dit à ma femme: à quoi cela va-t-il servir de remporter le Tour de France s'il existe toujours une suspicion sur ma victoire ?

 

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