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Wiggins: "Il n'y a pas plus grand que le Tour de France"

"Il n'y a pas plus grand que le Tour de France", a affirmé samedi le Britannique Bradley Wiggins après sa victoire dans le dernier contre-la-montre, qui lui ouvre la victoire sur les Champs-Elysées dimanche.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Q: Certains ont évoqué ces derniers jours votre future victoire comme le  plus grand exploit du sport britannique. Que cela vous inspire-t-il ?
R: "J'ai vu à la télévision que Chris Hoy dit ça. C'est spectaculaire. Le  Tour de France est une énorme épreuve sportive, j'ai toujours été un grand fan  de cyclisme, c'est dur de réaliser ce qui m'arrive. Je suis très honoré. En  tant que sportif, c'est le plus grand compliment qu'on puisse recevoir: le  respect d'un pair. Je suis moi-même quelqu'un qui reconnaît les exploits des  autres, c'est surprenant d'être dans la situation inverse."
   
Q: Beaucoup de champions ont connu des difficultés avant de gagner.  Vous-mêmes en avez connues. Pensez-vous que ce passage à vide vous ait relancé  ?
R: "Tout le monde est différent. L'année dernière, il y a eu ma chute, mon  abandon, la déception après un bon Tour 2009... On a besoin de ces déceptions  pour être plus fort. Dans l'équipe, on a fait le point, on a revu  l'entraînement, le style de vie, on a fait de bons choix, et c'est ce qui a  permis d'arriver là. L'an dernier, j'ai passé la dernière semaine du Tour à  regarder ce qu'a fait Cadel (Evans), son bonheur de gagner. Ca m'a donné  l'envie de ressentir ce qu'il ressentait l'année dernière."
   
Q: Vous avez beaucoup gagné mais c'est la première fois que vous êtes aussi  ému...
R: "Les dix derniers kilomètres ont été 10 kilomètres exceptionnels. J'ai  repensé à tout ce qui m'est arrivé: la perte de mon père, mon modèle qui est  parti quand j'étais enfant et qui est mort pendant le Tour l'an dernier, la vie  avec ma mère dans un petit appartement, ma femme, mes enfants, notre vie ces  quatre dernières années, les critiques qui disaient que je ne gagnerais jamais  le Tour avec Sky... J'ai repensé à mon enfance. Je regarde le Tour depuis que  j'ai 11 ou 12 ans en rêvant un jour de le gagner mais quand on habite à  Londres, ce n'est qu'un rêve. Ca a été un chemin difficile. J'ai été champion  du monde junior en 1998, puis dans les équipes britanniques nationales avec  Dave (Brailsford) et Shane (Sutton)... Passer ces étapes, se marier, avoir des  enfants, gagner l'or olympique et des Championnats du monde... Tout ça fait  grandir."
   
Q: Vous resterez le premier vainqueur britannique du Tour. Avez-vous  conscience d'entrer dans l'histoire ?
R: "Il n'y a pas plus grand que le Tour de France. Il n'y a pas beaucoup de  vainqueurs. C'est une liste fermée à laquelle j'appartiens. Mais être le  premier Britannique à le gagner, aller au-delà de ce qu'ont fait Robert Millar,  Tom Simpson... Ce sont des héros qui ont toujours été au sommet pour moi. Je  suis Bradley Wiggins, ces gens sont tout en haut et je ne m'imaginais jamais  comme leur égal. J'espère que ça ne me changera pas, je ne veux pas que ça me  change. C'est bien d'être reconnu pour avoir fait quelque chose d'exceptionnel,  ça inspire. Mais à la fin, je rentre chez moi, je lave le sol parce que j'ai  promené les chiens ou que j'ai fait du cheval. Je suis comme tout le monde."
   
Q: Certains disent que votre victoire a été fade. Que leur répondez-vous ?
R: "Beaucoup de gens disent +Moi, j'aurais attaqué là+, +J'aurais fait une  journée à la Pantani+... Le cyclisme a changé. Quand on parle de cyclisme  moderne, on court à des rythmes élevés. Pour pouvoir accélérer, c'est  difficile. Le Tour est différent et est beaucoup plus humain. Dès lors que Sky  a été créée, on a toujours travaillé sur des détails. On a travaillé sur  beaucoup de choses que les autres ne faisaient pas: l'hydratation après la  course, aller au lit tôt, avoir un chef qui fait attention à l'équilibre  nutritionnel... Ce sont ces pourcentages qui font la différence. Et puis les  personnes qui disent que c'est fade sont les mêmes qui disent que les cyclistes  sont tous dopés."

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