Vuelta 2019 - Pierre Latour (AG2R la Mondiale) : "L'Espagne, c'est idéal pour moi"
Pierre, vous vous apprêtez à prendre le départ de votre 2e Vuelta. Une course particulière pour vous puisque c’est ici en Espagne que tu t’es révélé aux yeux de tous (1 victoire d’étape et 28e du général).
Pierre Latour : "Oui en effet, ce sont de très bons souvenirs ! On avait passé trois semaines incroyables, très belles avec Jicé (ndlr : Jean-Christophe Péraud). Donc ça avait été vraiment cool."
Vous serez la tête d’affiche parmi les coureurs français, celui qui sera le plus attendu, comment l’appréhendez-vous ?
P.L. : "J’ai eu une saison un peu compliquée, donc j’espère être capable de faire le meilleur résultat possible. Maintenant, on verra ce que ça donne car une course de trois semaines, c’est totalement différent d’une course d’une semaine."
Justement, vous venez de prendre une belle 6e place sur le Tour de Pologne…
P.L. : "Oui, j'ai eu de bonnes sensations en Pologne. Et ça fait du bien au moral, aux jambes. Après, j’étais à bloc dans les bosses mais j’arrivais à m’accrocher quand même donc cela m’a rassuré car au Tour de Suisse (ndlr : du 15 au 23 juin dernier), j’en étais incapable."
"Sur la Vuelta, on rentre vite dans le vif du sujet"
Le plateau est très relevé cette année avec plusieurs armadas chez la Jumbo-Visma, Astana ou encore Movistar... Comment se faire une place au milieu de tout ça ?
P.L. : "De toute façon, ce n'est jamais simple. Mais il faudra essayer. Cela dépendra des opportunités de la course et aussi des jambes du moment bien sûr."
Quels sont vos attentes et vos objectifs sur ce Tour d'Espagne ?
P.L. : "Faire le mieux possible pour le général. Puis ensuite, si ça ne marche pas, on se mettra sur les victoires d'étape. Mais nous serons vite fixés car sur la Vuelta, on rentre vite dans le vif du sujet."
Comme chaque année, la Vuelta propose des étapes avec des cols hyper pentus ce qui offre souvent un joli spectacle, ce sont des profils que vous appréciez ?
P.L. : "J’apprécie quand je marche donc on verra. Dans les périodes où je marche vraiment bien, j’aime bien ça. Puis j’aime bien la chaleur donc l’Espagne, c’est idéal pour moi."
Vous avez connu une saison compliquée avec une grosse blessure au poignet en février puis une reprise seulement en mai qui a été particulièrement poussive (ndlr : abandon en Suisse et 13e du championnat de France du chrono)... Comment avez-vous vécu cette période difficile ?
P.L. : "Je commence presque à avoir l’habitude parce que je m’étais déjà cassé le bassin puis les vertèbres l’année dernière… Mais là c’était quand même une période un peu compliquée, car je n’ai quand même pas trop l’habitude de me blesser comme ça. Après, il faut savoir réussir à remonter la pente."
"Sur le Tour de France, je n'aurais servi à rien !"
Qu’est-ce qui a été le plus dur à gérer ?
P.L. : "Le fait d’être en méforme, de ne pas avoir les jambes pendant les courses. Car j’avais de grosses sensations à l’entraînement donc c’était vraiment compliqué à gérer."
Puis vous avez décidé de ne pas prendre le départ du Tour de France. Un choix qui n'a pas dû être évident à faire...
P.L. : "Non car je m’étais préparé un petit peu. Je savais à quoi m’attendre donc c’était plus logique pour moi et l’équipe de ne pas y aller. Je n’aurais servi à rien !"
Quand vous avez vu votre leader Romain Bardet en perdition, dans quel état d'esprit étiez-vous ?
P.L. : "C’était un moment difficile mais Romain a su relever la tête et c’est ça le plus important. Je sais qu’il est fort dans sa tête et c’est quelqu’un qui sait gérer ces moments-là donc j’étais sûr qu’il arriverait à faire quelque chose."
À 25 ans seulement, vous aurez participé deux fois à la Grande Boucle, et autant à la Vuelta… Qu’est-ce qui distingue l'une de l'autre ?
P.L. : "Sur le Tour de France, il y a vraiment beaucoup plus de pression et d’attentes que sur la Vuelta. Plus de stress aussi. Et évidemment tout le monde au bord de la route du Tour, ce n'est pas la même chose."
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