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Promesses tenues sur la Vuelta

Après 10 jours de course endiablés, les coureurs de cette 67e édition de la Vuelta profitent d'un jour de repos bien mérité. L'occasion aussi de faire un premier bilan avant une deuxième semaine de course qui devrait nous livrer encore quelques belles étapes dans ce Tour d' Espagne passionnant.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

La lutte pour la victoire: L'Espagne face à Froome

On attendait avec impatience le duel entre le revenant Alberto Contador et le revanchard Chris Froome. Force est de constater que ces deux-là nous ont enthousiasmé dans cette première semaine. On a d'abord vu l'Anglais décramponner le "Pistolero" mais Contador n'est pas de la race de ceux qui se laissent marcher sur les pédales quand la route s'élève. Quand le parcours a mené les coureurs sur les pentes de Jaca, le vainqueur de la Vuelta 2008 a montré à son adversaire qu'il faudra compter sur lui. Au général, il n'est qu'à 7 secondes Froome. Et il le dit lui même, il sera "de mieux en mieux". Le "Kényan blanc" peut se faire du soucis. Le "Pistolero" a encore des cartouches.

Le duel attendu s'est transformé en match à quatre puisqu'Alejandro Valverde et Joaquin Rodriguez se sont joints à la lutte. "Purito" est d'ailleurs indéniablement l'homme de cette première semaine. Victorieux à Jaca, il porte aussi le maillot rouge de leader depuis mardi et la chute d'Alejandro Valverde vers Valdezcaray. Intenable, comme à son habitude, dès que les pentes deviennent sévères, le leader de la Katusha grappille petit à petit du temps sur ses adversaires. "Je gratte une seconde par-ci par-là, comme une bonne petite fourmi" lâche-t-il tout sourire hier après sa 2e place à Barcelone derrière Philippe Gilbert. Après 10 jours de course, il compte 53 secondes d'avance sur Froome et une minute sur Contador. Insuffisant pour garder son maillot de leader mercredi après le contre-la-montre mais amplement suffisant pour faire du 2e du Giro cette année, un candidat à la victoire finale. Dans ce quatuor, Alejandro Valverde ferait presque figure d'ovni. Bien qu'à l'aise par le passé (2e en 2006, 3e en 2003) sur ses routes nationales, le coureur de Murcie s'était depuis mué en coureur d'un jour. Très à l'aise dans les forts pourcentages, il a trouvé dans cette première semaine un terrain de jeu idéal et finalement un seul adversaire à sa mesure: Joaquim Rodriguez. Le coureur de Movistar mène deux victoires d'étape à une dans son duel face à "Purito" mais ce dernier porte le maillot de leader. Sans sa chute de mardi et le coup de Trafalgar des Sky, Valverde pointerait même à 12 secondes du leader de la Vuelta. Le vainqueur final se trouve, à n'en pas douter, dans ces quatre coureurs qui ont fait de cette Vuelta une course folle

Degenkolb règne sur le sprint

Appelez-le John "Cavendish" Degenkolb. A l'image du sprinteur de l'Ile de Man, le sprinteur allemand ne laisse aucune miette à ses adversaires dans les arrivées groupées. Les occasions sont rares pour les lévriers du peloton sur cette Vuelta 2012 alors John dégaine sa puissance dès qu'il le peut. Bilan: Trois victoires sur les trois sprints disputés. Face à une opposition, il est vrai, modeste, le coureur de l'équipe Argos-Shimano confirme enfin les espoirs placés en lui. Neuf victoires pour lui cette saison. Principalement sur des courses mineures. Rendez-vous l'année prochaine face à Cavendish and co. ?

Des Français, quels Français ?

Si on ne savait pas qu'il y a des coureurs français dans le peloton de ce Tour d'Espagne, on se poserait franchement la question de savoir où ils sont. Exceptées, deux belles 4e place de Nacer Bouhanni, le champion de France, sur des sprints massifs, les Français brillent pas leur transparence sur les routes espagnoles. Le premier tricolore au général est Maxime Bouet d'AG2R. Il pointe à la…26e place à plus de 7 minutes du leader! Sicard est 43e, Gadret 53e et Jeanneson 108e ! Il reste deux semaines de courses aux coureurs tricolores pour se montrer à leur avantage. Les nombreuses étapes accidentées leur permettront de viser une victoire de prestige, étant donné que pour le classement général, l'affaire est pliée.

Le fair-play existe-t-il toujours ?

Mardi, la chute d'Alejandro Valverde a relancé le débat sur le fair-play dans le peloton cycliste. Petit rappel des faits. Dans une ligne droite balayée par un vent latérale, les Sky de Chris Froome se portent à l'avant pour mettre en difficulté les autres leaders. Pas de chance, l'accélération cause une chute en tête de peloton. Valverde est envoyé au sol au vu et au su de tout le monde, bien que les coéquipiers de Chris Froome prétendront le contraire à l'arrivée. Cela n'empêche pas la Sky de continuer d'accélérer et donc de profiter de cette chute. Bilan de l'opération, Froome récupère 55 secondes sur un Valverde excédé par de telle méthode. La Sky avait bon dos de montrer du doigt Pierre Rolland  coupable selon eux, sur le dernier Tour de France, d'avoir accélérer alors que des adversaires connaissaient des ennuis mécaniques. Chris Froome pourrait regretter cette affaire si ses trois adversaires espagnols jugeaient bon de s'allier pour conduire à sa perte.

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