La revanche de Yates, des Français brillants, ce qu'il faut retenir de la Vuelta 2018
La revanche de Simon Yates
Au printemps il était passé à côté de sa première victoire en grand tour. Leader irrésistible pendant 13 étapes, Simon Yates avait finalement craqué sur le Giro à deux jours de l'arrivée à Rome. Une défaillance inexplicable qui l'avait relégué à plus d'une heure de Christopher Froome au classement général. Avait-il aperçu ses limites ? Visiblement non.
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Quatre mois plus tard, il lève les bras à Madrid, vêtu d'une belle tunique rouge. A 26 ans, le Britannique remporte son premier grand tour en Espagne. Toujours aussi offensif, il a néanmoins appris de ses erreurs et appris à gérer ses efforts. La dernière étape de montagne en est l'exemple type. Pour ne pas se mettre dans le rouge, il avait laissé Mas et Lopez se disputer la victoire afin de gravir la dernière ascension à son rythme.
Cure de jouvence sur le podium
Cinq ans en arrière, un certain Chris Horner s'était adjugé le classement final du Tour d'Espagne. A l'époque, l'Américain avait presque 42 ans. Cette année, c'est un autre papy qui a longtemps fait trôner son nom dans l'ombre du leader de la course : Alejandro Valverde (38 ans).
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La Vuelta 2018 appartient finalement à la jeunesse. Derrière Simon Yates (26 ans), c'est la grosse surprise Enric Mas (23 ans) qui rafle la deuxième place. L'Espagnol de la Quick-Step disputait là son deuxième grand tour - 22 de moins que Valverde. Son éclosion au plus haut niveau est arrivée au meilleur moment, en troisième semaine d'une Vuelta bien engagée. "C'est un talent phénoménal, on le savait avant la Vuelta mais il l'a vraiment montré. Je suis sûr qu'il gagnera un Grand Tour à l'avenir. Chapeau pour sa Vuelta", les éloges sont signés Simon Yates.
Le classement final de la Vuelta
Sur la troisième marche du podium s'est présenté un autre grand espoir du vélo, qui avait déjà de grosses références. Miguel Angel Lopez (24 ans), a.k.a "Superman", avait remporté deux étapes sur la Vuelta en 2017 et avait terminé 3e du Giro cette année. "Cette troisième place était le minimum que nous espérions. On espérait aussi gagner une étape, on s'est battus mais j'ai fini trois fois deuxième", a analysé un Colombien obnubilé par une victoire finale sur un grand tour.
Les Français ont brillé
Après un Tour d'Italie sans victoire pour les Français et un Tour de France moyen (3 victoires), les coureurs français ont brillé sur les routes d'Espagne. En premier lieu Thibaut Pinot. Le grimpeur de la Groupama-FDJ avait terminé le Giro sur un lit d'hôpital alors que le podium lui tendait les bras. La convalescence a été longue, pénible. Pinot s'est relancé sur le Tour de Pologne avec une troisième place encourageante. Il s'est présenté en Espagne "pour se faire plaisir", sans prétendre à la victoire finale.
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Trois semaines, deux victoires d'étape et une 6e place au classement général plus tard, Thibaut Pinot peut être fier de sa Vuelta 2018. "Nous avons de jeunes coureurs qui vivaient leur premier Grand Tour, on arrive, on gagne 2 étapes, on est maillot rouge (avec Rudy Molard) et ils défendent le maillot... Ce sont des jeunes qui ont beaucoup appris. C'est peut-être l'un des meilleurs Grands Tours de la Groupama-FDJ et ça va rester, je pense", a noté le Franc-Comtois sur la ligne d'arrivée.
Oui, il n'y avait pas que le feu d'artifice Pinot. Son coéquipier Rudy Molard a porté le maillot rouge pendant 4 étapes. Cela faisait 13 ans que la formation de la Française des jeux n'avait pas porté de maillot de leader sur un grand tour. Pas de maillot rouge pour AG2R La Mondiale, mais deux belles victoires d'étape avec Alexandre Geniez et Tony Gallopin. Un Tony Gallopin qui a tenu la longueur qui manque le top 10 pour 1 minute face à un gros plateau de grimpeurs.
La troisième formation française, en l'occurrence Cofidis, a aussi vécu un Tour d'Espagne satisfaisant. Au départ de la course le climat était tendu autour de Nacer Bouhanni. Le sprinteur français a fait taire quelques détracteurs en remportant la 6e étape au nez et à la barbe des Sagan et autre Viviani. De quoi se relancer, quatre ans après sa dernière victoire sur un grand tour. Cofidis a également eu le bonheur de défendre le maillot rouge pendant 2 jours grâce à Jesus Herrada.
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