Une histoire anglaise
À y regarder de très près, les racines du cyclisme britannique sont lointaines. La première course cycliste, disputée entre Paris et Saint-Cloud en 1868, fut remportée par un Anglais expatrié, James Moore ! De l’autre côté de la Manche, la culture du chrono a très rapidement conquis les rouleurs. La fièvre des records commençait même à gagner les pédaleurs de l’ombre, qui ont ensuite fait face à une longue interdiction des courses sur route.
Dans ce contexte de marginalisation, il était déjà héroïque de la part de Bill Burl et Charles Holland de se présenter sur le Tour 1937. Bien plus tard, c’est le chemin tracé par Brian Robinson qui fut exploité avec une tragique démesure par Tom Simpson, décédé en course sur les flancs du Mont Ventoux en 1967. Le lendemain du drame, Barry Hoban remportait l’étape de Sète en l’honneur de son compagnon de chambre.
Vint ensuite Robert Millar grimpeur de poche des années 80-90, maillot du meilleur grimpeur en 1984, ce qui est assez paradoxal quand on sait que la Grande-Bretagne n'est pas réputés pour ses parcours montagneux.
Mais c’est sur l’héritage des rouleurs de la vieille époque que l’école britannique a ensuite pesé. Le jour de sa première apparition en 1994, Chris Boardman s’imposait sur le prologue. Dans son sillage, David Millar saisissait le premier Maillot Jaune des années 2000. L’Écossais, qui aura été également le témoin et même l’acteur indirect de la vague de succès britannique.Car, avec ses vingt-cinq victoires d’étapes, Mark Cavendish ne manque jamais de rappeler que sa rencontre avec David Millar, sur l’Île de Man, a joué un rôle déclencheur dans sa carrière. À son tour, le champion du monde 2011 a suscité des vocations dans tout le Royaume-Uni, tout comme son aîné Bradley Wiggins, dont l’éclosion en tant qu’acteur majeur du Tour a été plus tardive. L'année suivante Chris Froome s'est inscrit dans la continuité.
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