Paris-Roubaix: Tom Boonen, la fin d'un géant
Une heure d'attente. Une heure pour que Tom Boonen descende du bus de son équipe, après s'être douché et avoir un peu récupéré. Et pendant une heure, la foule s'est massée, de plus en plus nombreuse, de plus en plus compacte, de plus en plus impatiente sous un soleil asséchant. Et lorsque le Belge est apparu, c'est un rugissement populaire qui l'a accueilli. Il a le visage serein, le sourire est de sortie, et une énorme vague de "merci" enflamme le public.
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Il faut dire qu'en annonçant en juillet dernier que ce 115e Paris-Roubaix, son 14e, serait son dernier, il s'était placé sous les feux de la rampe. Et sa deuxième place, l'an dernier, avait ménagé d'énormes espoirs. Mais l'énorme armada Quick-Step n'a pas réussi à le mener au paradis. Niki Terpstra, vainqueur en 2014, a chuté et abandonné. Plus d'une heure avant l'arrivée des premiers coureurs sur le Vélodrome de Roubaix, il arrive à son bus, en voiture, le bras en écharpe et le genou sous les pansements. Pour lui, des soins sont nécessaires.
Stybar en dernier espoir
Placée juste à la sortie du dernier secteur pavé, avant l'entrée dans la vieille enceinte, la formation belge est aux premières loges. Dix minutes avant les coureurs, Patrick Lefèvere, l'emblématique manageur de l'équipe, arrive en voiture. Il s'arrête précipitamment et en sort pour courir vers les tribunes. L'espoir est encore là, d'autant que Zdenek Stybar fait partie du premier groupe, en compagnie de Greg Van Avermaart, un des autres grands favoris à la victoire finale. Et "Tommeke" est à une trentaine de secondes derrière. "On était tous derrière Tom", soulignait le Tchèque après l'arrivée. "J'ai même hésité me relever. J'ai changé d'état d'esprit lorsque j'ai appris qu'il ne reviendrait pas. Ca a été dur de changer pour jouer la gagne."
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Mais rien n'y fait. Dans le bus de la Quick-Step, on est résigné pour celui qui a mené ces couleurs à bien des victoires. Néanmoins, lorsque Stybar lance le sprint final, sur la piste, les encouragements fusent, les cris avec. En vain. Le leader de la BMC s'impose. C'est a deuxième place pour le Tchèque. On se tape dans les mains, un rictus sur le visage. Douze secondes après le vainqueur, Tom Boonen a franchi la ligne d'arrivée. Il ne s'y est pas attardé. Le voilà, sur son vélo, le visage plein de poussière, qui remonte l'avenue qui mène à sa "maison" provisoire. Une dernière fois. Il ne passe pas inaperçu. Il ne s'arrête pas. Au pied de son bus, il laisse son vélo à son mécano. Le public, pas encore très nombreux, l'applaudit. Il se retourne, adresse un "merci" en français, et s'engouffre dans l'énorme véhicule. A l'abri des regards, derrière les stickers et les vitres fumées, il vient de mettre pied à terre. Défintivement.
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