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Paris-Nice : Arnaud Démare (FDJ) a franchi un nouveau palier

On peut être un vainqueur de Milan-San Remo et bluffer à nouveau son monde la saison suivante. Arnaud Démare l'a montré dimanche sur la première étape de Paris-Nice 2017 autour de Bois d'Arcy. Il se dégage de ce coureur de 25 ans, une confiance et une aura qu'on ne lui connaissait pas ou plus.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Toute la puissance d'Arnaud Démare  (PHILIPPE LOPEZ / AFP)

Arnaud Démare n'avait que 20 ans quand, faisant ses débuts professionnels, il remportait une étape au Tour du Qatar, le Grand Prix Samyn ou encore la Vattenfall Cyclassics. Le Beauvaisien dégageait une puissance que le peloton français n'avait plus connu depuis un bon moment. On le disait promis aux plus hauts sommets du sprint mondial. Les années passant, la cote du protégé de Marc Madiot n'a cessé de diminuer. On décelait en lui une certaine fragilité. On soupçonnait que le duel avec Nacer Bouhanni lui pesait. Son année 2015, trois ans après ses débuts chez les pros, était la plus décevante.

C'était avant le miracle. Oui, n'hésitons pas à parler de miracle pour se remémorer le succès d'Arnaud Démare sur Milan-San Remo. Celle que les Italiens, pas chauvins pour un sou, appellent la Classissima​, la plus grand et la plus belle des classiques. En 2016, personne ne s'attendait à voir Démare couper la ligne en tête. Un an plus tard, et à quelques jours de la défense du titre, cette victoire ne semble plus tant incongrue. Preuve du palier franchi par la "bête" de la FDJ.

Plus fort qu'Alaphilippe

Dimanche, à quelques dix kilomètres de l'arrivée à Bois d'Arcy, ils étaient encore cinq sprinteurs de niveau mondial à pouvoir s'imposer : Kittel, Greipel, Coquard, Kristoff et Démare. Usés par une journée éreintante au possible, les trois premiers ont cédé chacun leur tour dans les derniers "bornes". Laissant à Kristoff et Démare, le soin de s'expliquer sur la ligne droite finale de moins de 500 mètres. Sans faire injure aux grands coureurs que sont Kittel, Greipel et Coquard, aucun d'eux n'aurait pu suivre l'attaque de Julian Alaphilippe et de Tony Gallopin dans l'ultime bosse du jour. Arnaud Démare a pu le faire. "Je me sens plus fort physiquement mais aussi je cours en confiance. Je savais qu'il me restait des forces au pied de la dernière bosse", a expliqué le Picard. Cette force, il s'en est servi pour rejoindre le puncheur de la Quick-Step Floors qui pensait avoir fait le plus dur. La suite était plus "simple" pour Démare qui n'avait plus qu'à conclure

VIDÉO. Arnaud Démare s'adjuge la première étape de Paris-Nice

Favori à San-Remo ?

"J'ai pris un énorme plaisir à courir aujourd'hui (hier, ndlr), a fait savoir Démare qui a comparé l'étape à une "classique". C'est d'ailleurs bien pour ça qu'il en est sorti vainqueur. Car désormais, Démare encaisse les kilomètres comme très peu de sprinteurs peuvent le faire. Radieux en conférence de presse, maillot jaune sur les épaules, le Champion de France 2014, a fini par reconnaître se "sentir plus fort" lâchant même un timide "j'ai franchi un palier". Est-ce les erreurs passées quand on lui reprochait parfois de trop parler et de ne pas assez gagner qui resurgissaient ?

Une chose est certaine, le Paris-Nice d'Arnaud Démare est déjà réussi et s'il est vigilant, il pourrait conserver le maillot de leader jusqu'au contre-la-montre du Mont Brouilly, mercredi. Reste désormais à préparer la défense de son titre à Milan-San Remo. Une "Primavera" qu'il abordera dans la peau d'un coureur qui compte. Et pourquoi pas même dans celle d'un favori ?  

VIDÉO - Cyclisme : Démare "savait qu'il serait le plus rapide au sprint"

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