Cancellara: "La guerre n'est jamais finie"
Que dire sinon bravo ? La manière avec laquelle Fabian Cancellara a triomphé sur cette course à nulle autre pareille confirme le talent protéiforme du Bernois. Car le Suisse n’a pas juste gagné son troisième Paris-Roubaix. Il l’a arraché à tous ses rivaux. Il est allé chercher son Graal au forceps, en s’arrêtant quasiment sur la piste roubaisienne dès le virage d’entrée passé, afin de contraindre son dernier opposant à lancer le sprint.
Il est allé au bout de lui-même pour mater dans un ultime effort la concurrence et son dernier avatar, l’accrocheur Sep Vanmarcke, pourtant poussé par tous les supporters belges venus comme à l’accoutumée très nombreux sur les routes de la Reine des classiques.
"J’en suis très fier"
"C’est toujours important de gagner à la fin", a confié un Cancellara très fatigué au terme de la course. "La guerre n’est jamais finie", a poursuivi le champion helvète en référence à ce final d’anthologie. "C’est vraiment très spécial quand on passe la ligne en vainqueur. Surtout de cette manière-là. J’en suis très fier".
"J’ai vraiment besoin de quelques jours de repos pour récupérer", a enchaîné le héros du jour. "Je n’ai aucune idée de comment j’ai fait pour gagner alors que tout le monde était contre nous, contre l’équipe", a soufflé le natif de Wohlen Bei Bern. "Nous avons fait le maximum, l’équipe et moi. Je suis récompensé par cette troisième victoire ici". "Je ne sais pas si c’est ma plus belle victoire", a encore expliqué Spartacus. "C’est la Classique du Roi, la plus spéciale, la plus grande du monde".
Demol : "Il a montré sa classe"
"Il est dans une grande forme depuis un mois", a embrayé son directeur sportif Dirk Demol, tout sourire. "Il a fait 3e de Milan-San Remo, il a gagné sur les Flandres". "Cette semaine n’était pas facile parce qu’il a chuté deux fois. On peut dire ce qu’on veut mais ce n’est jamais bien, ça", a-t-il poursuivi.
"C’était la plus dure aujourd’hui parce que tu n’es jamais certain de gagner quand tu arrives à deux", a-t-il également confié. "Mais Fabian a de nouveau montré sa classe". Et sa science tactique : "Je lui ai dit dans l’oreillette de ne pas faire d’erreur car Vanmarcke est un costaud et je savais qu’il se battrait jusqu’à la ligne". "Je suis très fier de mon équipe aussi", a insisté l’ancien lauréat (en 1988). "L’équipe a effectué un formidable boulot avant les 40 derniers kilomètres".
Certes, mais sans la force herculéenne de Spartacus, capable de combler des trous de 40 secondes entre deux groupes d’échappées comme d’autres enfilent les perles, le "super travail" des Radioshack n’aurait servi à rien.
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