Amstel Gold Race: Kreuziger profite du cadeau
Après Enrico Gasparatto l'an dernier, l'Amstel Gold Race a sacré une nouvelle fois un coureur que l'on attendait pas forcément. Moins prisée que sa grande soeur, Liège-Bastogne-Liège, la classique néerlandaise accouche souvent d'un scénario moins linéaire. En leur temps, Schumacher, Ivanov et donc Gasparotto en avaient profité. Cette fois-ci, Roman Kreuziger a su anticiper la bagarre déclenchée un peu tard entre leader. Avant le show Kreuziger, c'était Mikel Astarloza qui s'était mis en évidence. Longtemps dans un groupe d'échapée matinal, l'Espagnol s'est finalement porté seul à l'avant. Le coureur de l'équipe Euskatel n'a néanmoins jamais pu croire en ses chances. A une trentaine de kilomètres de l'arrivée, les outsiders ont commencé à se découvrir avec en premier lieu, Peter Wienning. Le coureur de l'équipe Blanco aurait bien aimé marcher dans les traces de Michael Boogerd, son illustre prédécesseur, mais un peu court, il a vu Kreuziger le déposer assez facilement à sept kilomètres du but.
Sagan inexistant
Derrière, c'est l'équipe BMC de Philippe Gilbert qui a assuré l'essentiel du travail. Si la Cannondale de Peter Sagan a un temps fait croire que son leader avait les jambes, la dernière ascension du Cauberg a ramené le Slovaque à la raison. Sous l'impulsion d'un Gilbert retrouvé sur les terres de son doublé en 2010-2011 et de son titre de Champion du monde en Septembre dernier, le récent vainqueur de Gent-Wewelgem a du rendre les armes sans jamais avoir lutté. Car les favoris de cette 48e édition de l'Amstel Gold Race ont attendu les tous derniers kilomètres pour enfin se montrer. On pensait du nouveau parcours, inauguré l'an passé, qu'il ferait bouger les lignes mais rien n'en a été. Bilan, personne n'a pu revoir Kreuziger. Pas même un Gilbert surpuissant, dans un premier temps suivi par Valverde et Gerrans dans le Cauberg puis tout seul quand les deux hommes ont lâché prise peu avant de basculer.
L'Amstel se refuse à Valverde
Roman Kreuziger, plus connu comme un coureur de Grand Tour, n'avait à son palmarès "qu'un" Tour de Suisse en 2008 et un Tour de Romandie en 2009. Arrivé cette année pour épauler Alberto Contador au sein de la formation Saxo-Tinkoff, l'ancien coureur d'Astana, montre au monde du cyclisme qu'il faudra désormais compter sur lui dans les épreuves d'un jour. Derrière lui, Alejandro Valverde échoue une nouvelle fois à remporter l'Amstel Gold Race. La seule classique "ardennaise" qu'il manque à son palmarès. Une nouvelle fois placé (comme en 2008, 3e), le Murcian a dominé au sprint Simon Gerrans. Philippe Gilbert échoue à la 4e place mais il a pris rendez-vous avant la Flèche Wallonne mercredi et surtout Liège-Bastogne-Liège dimanche prochain.
Au rayon des abandons, on retiendra les chutes de Joaquin Rodriguez mais aussi et surtout de Thomas Voeckler qui souffre d'une fracture de la clavicule et qu'on ne devrait pas revoir sur un vélo avant quelques semaines. Sur le podium, Roman Kreuziger n'y pensera pas. Ce soir, il s'est fait un nom aux Pays-Bas.
Réactions:
Roman Kreuziger (CZE/Saxo), vainqueur: "C'est la semaine des premiers grands objectifs pour moi. Bien sûr, ça donne confiance. Mais je n'avais pas de doutes, mon équipe non plus. Ceux qui se posaient des questions, c'étaient les journalistes... Je pensais bien qu'il y avait une possibilité de gagner. Mais c'est seulement à 500 mètres de l'arrivée que j'y ai cru complètement, que j'ai compris que c'était bon. Je suis toujours un coureur de grands tours, mais les classiques ardennaises, avec des parcours durs, longs, conviennent aux coureurs de grands tours. J'ai rejoint l'équipe de Contador mais ce n'est pas un inconvénient d'être à son service. Il y a des occasions et j'aurai ma chance. Je suis encore assez jeune pour avoir l'avenir devant moi."
Alejandro Valverde (ESP/Movistar), 2e: "Ce n'est pas une déception, bien au contraire. Kreuziger, on l'a vu, est en grande forme. Il mérite sa victoire, il est allé la chercher. Dans le Cauberg, j'ai pu suivre Gilbert et Gerrans, ça prouve que je suis bien. Le podium me satisfait."
Simon Gerrans (AUS/Orica), 3e: "Je remercie surtout mes équipiers, ils ont très bien travaillé pour moi. Oui, la course a été tactique. Les favoris ont fait une course d'attente."
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