Alexander Kristoff, prêt à défier les monts du Tour des Flandres
Nous sommes le 23 mars 2014. Alexander Kristoff n’est qu’un Norvégien parmi d’autres dans le peloton. Bon sprinteur, bon coureur de classiques. Sa victoire sur Milan-San Remo le fait connaître du grand public. Qui imagine alors qu’il sera un an plus tard l’un des, si ce n’est LE, favoris du Tour des Flandres ? Probablement pas grand monde. Sans doute même pas lui. A coups de victoires, sur le Tour de France ou en début de saison, à coups de places d’honneurs sur des Flandriennes, à coups d’une préparation ciblée, Alexander Kristoff est devenu plus qu’un homme qui compte, un homme redouté.
Kristoff, le plus prolifique en 2015
La saison 2013 était celle de la révélation pour le coureur de 27 ans. Quatrième du "Ronde", huitième sur la "Primavera", neuvième à Roubaix, Kristoff prouve ses qualités mais n’est encore qu’un espoir qui, peut-être, fera une belle carrière. Tout va changer en 2014. Comment ? Un Milan-San Remo, deux étapes du Tour, une Vattenffal Cyclassics. L’espoir est devenu ogre. Son début de saison 2015 en est la preuve éclatante. Coureur le plus prolifique depuis janvier, l'homme de Katusha a levé neuf fois les bras. Deuxième meilleur sprinteur du monde derrière Kittel, à qui il peut largement disputer le trône, Kristoff est aujourd’hui en position de remporter un second monument.
Sera-ce le Tour des Flandres ou Paris-Roubaix ? Sur le Ronde de dimanche, il faudra profiter de sa puissance pour déjouer les plans de ses adversaires, Vanmarcke, Sagan, Terpstra ou Van Avermaet entre autres. A la manière d’un Sagan, Kristoff sera le coureur à ne surtout pas emmener dans un fauteuil pour un sprint en petit comité. Il devra donc défendre, beaucoup défendre. En cela, il pourra être épaulé par Luca Paolini, son coéquipier chez Katusha. Vainqueur de Gand-Wevelgem, l’Italien est une arme maîtresse, les adversaires ne pouvant pas se concentrer sur Kristoff sous peine de voir filer son compère. Katusha détient une partie des clés de ce 99e Tour des Flandres. Impensable il y a peu.
Avec Cancellara, Tchmil et Bugno ?
La forme du moment est un bel atout dans la manche du récent deuxième de Milan-San Remo (derrière Degenkolb après une erreur tactique dans le sprint final) : "Je pense que je suis aussi fort que l’an dernier mais mon sprint s’est amélioré", avance-t-il. L’an dernier, Kristoff valait une cinquième place sur les monts pavés belges. Bis repetita ? "Je connais de mieux en mieux les monts de Flandres. Je sais que je peux gagner même si je sais aussi que ce ne sera pas facile", a-t-il ajouté. C’est dans cette connaissance des passages clés qu’il faut aller chercher la meilleure arme de Kristoff. Dans cette connaissance réside sa confiance. Celle qui lui permettra de ne pas baisser la tête si Sagan met une « mine » ou que Vanmarcke secoue le groupe de favoris. Aléatoire au possible mais sacrant toujours un homme fort, le Tour des Flandres se veut difficile.. En l’absence des monstres que sont Tom Boonen et Fabian Cancellara (six victoires à eux deux dont les trois dernières), la course est ouverte. Ces vingt dernières années, ils ne sont que trois à avoir levé les bras sur la Primavera et sur le Ronde, Cancellara évidemment mais aussi Tchmil et Bugno. C’est dans cette caste qu’Alexander Kristoff peut entrer dimanche. Le tout en un peu plus d’un an. Vertigineux.
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